Le charismatique capitaine de Chelsea John Terry, poussé vers la sortie en n'ayant pas obtenu la prolongation de contrat qu'il visait à 35 ans, quittera cet été des « Blues » qui voient ainsi partir la dernière légende de la glorieuse ère Mourinho.

« La fin ne sera pas un conte de fées, je ne prendrais pas ma retraite à Chelsea », a déclaré dimanche le vénérable joueur, qui compte 696 matchs pour son club de toujours, dont 477 en Premier League. « Idéalement j'aurai souhaité rester mais le club a décidé de prendre une autre direction. Cela m'a pris quelques jours pour l'accepter. »

Avec 40 buts inscrits dans l'élite, l'international aux 78 sélections entre 2003 et 2012 en est même le défenseur le plus efficace de l'histoire.

Avec le club de Stamford Bridge qu'il a rejoint à l'âge de 14 ans, ce Londonien de naissance, qui avait prolongé une saison l'an passé, est le capitaine qui a offert le plus de succès aux « Blues ». Le défenseur a notamment remporté la Ligue des champions en 2012, quatre titres de champion d'Angleterre (2005, 2006, 2010, 2015) et quatre Coupes d'Angleterre (2007, 2009, 2010, 2012).

Avec Frank Lampard, parti en 2014, Petr Cech et Didier Drogba, qui ont eux quitté le club l'été dernier, il formait le quatuor de joueurs incarnant le visage du Chelsea triomphant de la première décennie des années 2000.

« Un jour très triste pour Chelsea »

Après avoir licencié en décembre pour la seconde fois après le précédent de 2007 l'entraîneur José Mourinho, mentor de « JT » qui s'était relancé sportivement en 2013 lors du retour du Portugais, c'est donc une page de l'histoire moderne du club du richissime propriétaire russe Roman Abramovich qui se referme.

« C'est un jour très triste pour Chelsea », a commenté l'ex-joueur d'Arsenal Ian Wright. Le désormais consultant résume le sentiment général des partisans dont Terry était l'idole. « Il a toujours quelque chose en lui et il peut encore rendre service. Je serai ravi pour lui s'il pouvait remporter la Cup une dernière fois », a jugé Wright.

Champion d'Angleterre en titre, Terry, toujours titulaire indiscutable dans l'axe de la défense même s'il est sur le déclin, ne pourra vraisemblablement pas décrocher son cinquième sacre en championnat puisque son club est tombé à une indigne 13e place après une première moitié de saison ratée, mais une cinquième Coupe d'Angleterre reste possible.

« Je ne pourrais pas jouer pour un autre club de Premier League », a-t-il poursuivi, levant un peu le voile sur la suite de sa carrière. « Ce sera ailleurs, c'est sûr. »

À l'instar de ses anciens coéquipiers avec les Trois Lions David Beckham, Steven Gerrard ou Ashley Cole, il pourrait rebondir aux États-Unis, en MLS.

La carrière anglaise de John Terry restera également entachée par deux faits d'armes moins glorieux qui lui ont coûté à deux reprises le brassard de capitaine en sélection.

Il a ainsi eu une aventure extra-conjugale avec la femme d'un ex-coéquipier en club et en sélection et a été une première fois dépossédé de son bien avant le Mondial-2010.

Rebelote deux ans plus tard à l'Euro-2012, cette fois-ci pour des propos racistes tenus en match contre le frère d'un coéquipier.

Ces deux épisodes suivis de près par la presse à scandale britannique ont terni sa réputation.

Défenseur dur sur l'homme et adepte d'un marquage serré, Terry assure pourtant qu'il n'en a pas encore fini avec son club de coeur.

« On a parlé de retour, d'héritage, quand j'aurai fini ma carrière », a-t-il ainsi encore assuré. « Je veux revenir comme partisan dans les années à venir avec mes enfants et voir l'équipe faire de belles choses. Même si malheureusement ce sera sans moi. »