Deux inculpés dans le scandale de corruption de la FIFA, l'ancien président hondurien Rafael Callejas et le vice-président suspendu de l'instance mondiale du football Juan Angel Napout, ont plaidé non coupable mardi à New York, quelques heures après leur arrivée aux États-Unis.

Rafael Callejas, 72 ans, qui était jusqu'en août président de la Fédération hondurienne de football (FENAFUTH), a été maintenu en détention. Juan Angel Napout, 57 ans, ex-président de la Confédération sud-américaine de football (CONMEBOL) et vice-président suspendu de la FIFA, a obtenu sa remise en liberté contre une caution de 20 millions de dollars, dont 10 millions en cash à payer d'ici mercredi. Il est assigné à résidence à New York, avec surveillance électronique constante.

M. Callejas a été le premier à comparaître, devant un juge fédéral à Brooklyn, en jeans et chemise à carreaux. «Non coupable», a déclaré son avocat Manuel Retureta, au lendemain de l'arrivée de M. Callejas aux États-Unis où il est notamment inculpé de racket et blanchiment d'argent.

L'accusé avait quitté lundi le Honduras «en citoyen libre» selon les autorités de son pays.

Il a été arrêté lundi à son arrivée à Miami sans incident, selon les autorités américaines, et transféré à New York, pour cette première comparution.

Toujours membre de la Commission marketing et télévision de la FIFA, M. Callejas est accusé d'avoir reçu, avec d'autres, des pots-de-vin entre mars 2011 et janvier 2013 à hauteur d'1,6 million de dollars, dans le cadre de l'attribution de droits de retransmission de matches de qualification pour la Coupe du monde.

Partisan de la transparence 

Juan Angel Napout, qui a comparu peu après, avait été extradé dans la matinée de Suisse.

Comme M. Callejas, M. Napout fait partie de la deuxième vague de 16 inculpations annoncées le 3 décembre par les autorités américaines. Il est inculpé de complot de racket, complot de fraude électronique, complot de blanchiment d'argent. Arrêté à Zurich, il avait donné son accord pour être extradé le 8 décembre.

Arrivé à la tête de la CONMEBOL (Confédération sud-américaine de football) en août 2014, M. Napout s'était présenté comme un partisan de la réforme et de la transparence.

Après la première vague d'arrestations de dirigeants de la FIFA fin mai à Zurich, il avait fait appel à un cabinet américain pour réaliser un audit de l'organisation, conduisant à la remise en cause de nombreux contrats.

La prochaine audience dans son dossier a été fixée au 16 mars prochain.

Au total, 39 personnes et deux entreprises sont accusées par les autorités américaines dans ce scandale, dont 12 ont déjà plaidé coupable. Les suspects sont accusés d'avoir sollicité et reçu plus de 200 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions sur une période de 25 ans, en liaison notamment avec des droits de retransmission des tournois et matches de football.

L'acte d'accusation compte 236 pages.

Blanchiment, comptes cachés, millions de dollars de pots-de-vin : en annonçant les premières inculpations le 27 mai dernier, après plusieurs années d'enquête, la ministre américaine de la Justice Loretta Lynch avait dénoncé une «corruption endémique, générale et profondément enracinée, à l'étranger et ici aux États-Unis», touchant l'attribution de plusieurs Coupes du monde et de contrats marketing.

ARCHIVES REUTERS

Juan Angel Napout