Alors que l'action s'apprête à reprendre dans les divers championnats européens, les villes et les stades qui accueilleront les rencontres du week-end seront en alerte rouge à la suite des attentats meurtriers survenus à Paris, il y a une semaine. Portrait de la situation.

ESPAGNE

La rencontre entre le Real Madrid et le FC Barcelone, samedi, a été déclarée à haut risque par les autorités et des mesures de sécurité sans précédent ont été prises au stade Santiago Bernabeu. Près de 1500 agents de sécurité privés et quelque 1000 agents de police assureront la sécurité sur place, soit le double d'effectifs ordinairement prévus pour des matchs jugés à haut risque. Ceux qui ne possèdent pas de billets pour le match seront également tenus à l'écart du stade.

FRANCE

Heureusement, Paris Saint-Germain ne joue pas à domicile ce week-end, ce qui aurait inévitablement attisé les tensions. Une bénédiction pour les policiers de Paris, déjà surchargés de travail. Le seul match qui pourrait présenter un risque potentiel sera le duel entre Saint-Étienne et Marseille, alors que la rivalité est déjà vive entre les partisans des deux clubs. Des mesures de sécurité supplémentaires seront prises pour contrôler l'entrée des spectateurs au stade, incluant l'ajout de détecteurs de métal et des fouilles plus poussées des sacs.

ANGLETERRE

La Première Ligue anglaise est la plus populaire du monde et représente donc une cible de choix pour les terroristes. La Ligue a consulté plusieurs experts en sécurité, de même que la police et le gouvernement britannique pour établir un plan de sécurité et des consignes ont été données aux 20 clubs. La Ligue leur a aussi demandé de se coordonner avec les forces de police locales pour établir un plan d'action et assurer la sécurité des stades. Les matchs opposant Manchester United à Watford de même que Chelsea à Norwich seront particulièrement sous la loupe des autorités. Chelsea a même demandé aux partisans de ne pas apporter de sacs au stade.

ITALIE

Le plus grand match dans le championnat italien ce week-end est le choc entre l'AC Milan et la Juventus à Turin, samedi. Bien que la sécurité sera inévitablement accrue dans les stades ce week-end, les autorités italiennes n'ont pas annoncé de mesure particulière. «[Le week-end dernier], 20 000 matchs de soccer ont été disputés en Italie et rien n'est arrivé», a déclaré le président de la Fédération italienne de soccer, Carlo Tavecchio, faisant référence aux matchs de toutes les ligues et divisions du pays. «Il y a 15 000 stades. Le soccer n'arrêtera pas.» Dimanche, Milan recevra Frosinone au stade San Siro, qui peut accueillir 80 000 spectateurs. Il y a quelques jours, le département d'État américain a identifié la cathédrale de Milan et l'opéra de La Scala comme des «cibles potentielles».

ALLEMAGNE

La Bundesliga reprend ses activités malgré la menace qui a forcé plus tôt cette semaine l'annulation du match amical entre les Pays-Bas et l'Allemagne à Hanovre. Les clubs ont tous resserré les mesures de sécurité. Sans donner de détails, on peut espérer des fouilles personnelles plus poussées et beaucoup de personnel affecté à la sécurité partout. Le Bayern Munich a prévenu les partisans d'arriver tôt, puisque les nouvelles mesures de sécurité pourraient entraîner des délais importants pour accéder au stade. De même, les autorités demandent aux fans de ne pas apporter de feux d'artifice aux matchs, puisque les détonations pourraient créer des mouvements de panique.

BELGIQUE

La Ligue belge sera aussi en état d'alerte élevée après la décision d'annuler le match amical entre l'Espagne et la Belgique prévu à Bruxelles mardi dernier. Étant donné le lien étroit entre la Belgique et les tragiques événements de Paris, le pays demeure en état d'alerte élevée. Des clubs comme Lokeren, Club Bruges ou La Gantoise ont déjà annoncé des mesures de sécurité spécifiques. Les portes des stades ouvriront plus tôt pour permettre une fouille plus étendue de chaque spectateur qui se présente aux tourniquets. De même, les sacs seront interdits à l'intérieur des stades. En mesures préventives, le club Anderlecht, qui évolue à Bruxelles, a annulé sa journée pour les jeunes partisans dimanche, et Charleroi a transféré son camp d'entraînement hivernal de la Turquie au Portugal.