Déjà très élevée depuis plusieurs semaines, la cote de l'Impact a encore grimpé de quelques crans, hier soir, après une victoire nette et sans bavure aux dépens du Toronto FC lors du match de barrage (3 à 0). Dans une ambiance réservée aux grands soirs, le onze montréalais a assommé son rival avec trois buts en première mi-temps et pris rendez-vous avec le Crew de Columbus en demi-finale d'association. Le match aller aura lieu dimanche, au stade Saputo.

«C'était une de nos meilleures performances de l'année. Dès le début, on a montré une grosse volonté de gagner et de jouer, s'est réjoui l'entraîneur Mauro Biello. On a été capables de marquer rapidement et de contrôler le match après ça.»

Contrairement aux cinq matchs précédents entre les deux équipes, il n'y a donc guère eu de suspense sous le regard approbateur des 18 069 spectateurs. Qui se retrouvait sur l'affiche promotionnelle du match? Patrice Bernier, Nacho Piatti et Didier Drogba. Les trois compères ont justement uni leurs efforts pour prendre à revers une défense torontoise dont la faiblesse a encore été exposée, hier. Il a fallu 21 petites minutes - entre la 18e et la 39e - pour que ce trio transforme le match, serré sur papier, en démonstration d'efficacité et en un épisode qui marquera au fer rouge cette rivalité canadienne. «C'était difficile de reproduire une grosse performance après le match d'il y a quelques jours face à la même équipe, a commencé par dire Drogba. C'est souvent délicat, parce que c'est un match de championnat et l'autre équipe est vexée du résultat. On s'attendait à une réaction de la part de Toronto. Finalement, nous avons pris le match par le bon bout et ça a donné ce que ça a donné en première mi-temps.»

Il y a de la symbolique dans l'identité des buteurs. Le capitaine Bernier, en tapotant l'écusson de l'Impact après l'ouverture du score, a montré qu'il était toujours aussi rageur malgré les difficultés des 18 derniers mois. «C'est un des très bons moments avec l'Impact. On passe à une autre étape dans les séries, j'aide l'équipe, on gagne, on bat Toronto. Tout ce qu'il faut se retrouve dans l'équation», a raconté le Brossardois. De son côté, Piatti a encore prouvé qu'il était l'homme des grandes occasions. Sur son côté gauche dans le 4-3-3, il a étourdi Jackson et la défense adverse par ses crochets et ses percées. Finalement, la vedette ivoirienne a inscrit son 12e but en autant de matchs avec l'Impact. Encore une fois, le quatuor défensif a été puni pour lui avoir laissé trop d'espace dans la surface.

Malgré une réorganisation tactique torontoise à la mi-temps, les chances que Toronto signe une remontée étaient minces. Evan Bush n'a pas eu à sortir d'arrêts miraculeux, mais il a tout de même répondu présent sur un coup franc de Sebastian Giovinco ou en sortant dans les pieds de Robbie Findley. L'Italien a été bien mieux maîtrisé que lors de la première mi-temps de dimanche. Plus généralement, l'Impact a livré une performance défensive sans reproche en réduisant l'influence des milieux torontois. «On a fait le travail. [Dimanche], on leur avait laissé trop de temps pour qu'ils puissent trouver Giovinco, a analysé Bernier. On a pressé haut pour les empêcher de se trouver trop près de notre but et nos quatre défenseurs ont fait un excellent travail.»

Place au Crew

L'Impact a désormais remporté 8 des 12 matchs de l'ère Biello-Drogba. Sous l'effet de ce tandem, le Bleu-Blanc-Noir avance avec une confiance qui grossit de semaine en semaine. Le cliché veut qu'il ne faille pas regarder au-delà du prochain match, mais cette équipe montre qu'elle possède tous les ingrédients, individuels et collectifs pour faire un bon bout de chemin. Contre le Crew de Columbus de Jack McInerney, l'Impact peut revendiquer le statut de favori. «C'est une équipe qui est bien dirigée, bien organisée et qui a beaucoup d'idées offensivement, a déjà annoncé Biello. On s'attend à un match difficile, mais pour nous, l'important sera de bien récupérer car ce sera notre troisième match en une semaine.»