Le légendaire joueur de soccer allemand Franz Beckenbauer et le vice-président de la FIFA Angel Maria Villar ont été mis sous enquête par les procureurs du comité d'éthique et attendent la décision dans leur dossier respectif, a indiqué le comité d'éthique de l'organisation mercredi.

Beckenbauer et Villar - qui oeuvrent présentement à titre de vice-présidents seniors par intérim pendant la suspension imposée au président Sepp Blatter - avaient déjà été identifiés dans les médias comme étant les cibles d'une enquête portant sur l'octroi des Coupes du monde de 2012 et 2018.

Les deux hommes font face à des sanctions pour entrave à l'enquête de l'ex-procureur de la FIFA Michael Garcia, a précisé le porte-parole du comité d'éthique Marc Tenbuecken à l'Associated Press.

L'enquête de Garcia s'étant révélée un échec puisqu'il fut incapable de trouver des preuves de corruption impliquant la Russie et le Qatar, il revient maintenant au procureur général de la Suisse de mener une enquête criminelle portant sur une présumée opération de blanchiment d'argent en lien avec le processus d'appel d'offres pour l'obtention des Coupes du monde de soccer. Le processus d'octroi des Coupes du monde au Qatar et à la Russie a été entaché depuis cinq ans par des allégations qui ne sont jusqu'ici pas fondées.

Cette annonce vient de nouveau éclabousser la FIFA, qui est ébranlée par de multiples allégations de corruption qui ont contraint le comité d'éthique à suspendre il y a deux semaines Blatter ainsi que le favori pour le remplacer dans ses fonctions de président, Michel Platini.

Dans un communiqué plutôt laconique, le comité d'éthique a dit qu'il jugerait Blatter et Platini d'ici 90 jours - soit la durée de leur suspension.

Blatter fait également l'objet d'une enquête criminelle déclenchée par les autorités suisses en lien avec un supposé «paiement irrégulier» d'environ 2 millions de francs suisses (environ 2,7 millions $ CAN) versé en 2011 à Platini et provenant des coffres de la FIFA.

Dans un autre dossier, le secrétaire général de la FIFA Jérôme Valcke - qui est lui aussi suspendu - est accusé «d'utilisation abusive des comptes et d'autres infractions aux règles et règlements de la FIFA», a précisé le comité d'éthique.

L'annonce mercredi survient au lendemain de la décision du comité exécutif de la FIFA d'accepter de lever le secret sur les règles strictes qu'il a imposées au comité d'éthique en 2012, et qui auraient nui au travail du procureur Cornel Borbely et au juge d'éthique de la FIFA Joachim Eckert.