De mémoire d'amateur de soccer, on ne se souvenait pas samedi soir au coup de sifflet final d'avoir vu pareil match de l'Impact à domicile. Il y a tout eu au stade Saputo: des buts en cascade, une victoire de Montréal 4-3, un scénario complètement fou et une première étincelante: celle de Didier Drogba, auteur de pas moins de trois buts ! Mauro Biello ne pouvait espérer mieux pour ses débuts en tant qu'entraîneur-chef.

Inévitablement, il était l'attraction de la soirée en étant titulaire au coup d'envoi pour la toute première fois depuis son arrivée à Montréal. Et évidemment, il a été la coqueluche du public. Mais à juste titre. Car hier soir, Didier Drogba n'a pas manqué sa première.

Dès les premières secondes, il s'est mis en évidence en reprenant de la tête un long centre de Mapp, soulevant les applaudissements du public. Au fil du match, dans ses duels aériens, il a remporté tous les ballons de la tête. Il est venu prêter main-forte à sa défense avec efficacité sur les coups de pied arrêtés. Et il a fait la différence à chaque fois en un contre un, clouant sur place son adversaire. Sans compter qu'il a parfois distribué de bons ballons devant.

Et puis il y a eu ce but à la 27e minute de jeu. Sur un centre de Reo-Coker venu de la droite, Drogba reprenait de l'extérieur du pied droit victorieusement. Inutile de préciser outre mesure qu'il venait là de conquérir définitivement le public. Et de réveiller ses partenaires.

Car jusqu'alors, il n'y avait pas eu grand-chose à se mettre sous la dent, l'Impact éprouvant les pires difficultés à récupérer le ballon au milieu de terrain. Alors que le Fire dominait les débats sans être réellement dangereux.

Ce but a emballé la partie et a mis en exergue dans le même temps les carences défensives de l'arrière-garde montréalaise qui avait pourtant bien gardé le fort jusqu'ici. Il a suffi d'une faute de Maxime Tissot sur Harry Shipp dans la surface de réparation, à la 34e minute, pour remettre le Fire en selle, son capitaine Jeff  Larentowicz se chargeant de transformer le penalty.

La fin de cette première période devenait ensuite débridée lorsque Wandrille Lefevre, oublié par la défense américaine, reprenait de la tête le corner tiré par Marco Donadel (2-1). Mais l'Impact, pas assez vigilant sur la remise en jeu, était rejoint au score une nouvelle fois. Donny Toia ne pouvait empêcher Kennedy Igboananike de centrer pour le pied droit de Gilberto (2-2).

La deuxième période a repris sur les mêmes bases que le dernier quart d'heure de la première. Le ballon allait d'un but à l'autre et le match était complètement fou.

C'est d'abord le Fire qui marquait à nouveau à la 59e minute, Kennedy Igboananike sautant plus haut que tout le monde sur corner (2-3). Et puis Didier Drogba a dégainé deux minutes plus tard. Nacho Piatti jouait rapidement un coup franc pour l'Ivoirien qui ne se privait pas pour marquer de près (3-3). Bouillant, le public explosait lorsque ce même Drogba crucifiait le pauvre Sean Johnson (4-3).

Pied droit, pied gauche, tête, Didier Drogba a tout fait. Il a éclipsé les absences parfois préjudiciables en défense du côté de Montréal. Mais en faire l'éloge serait oublié, à tort, les grandes performances samedi soir de certains de ses coéquipiers comme Wandrille Lefèvre, Justin Mapp ou Nigel Reo-Coker (eh oui).

On en redemande. Vivement le prochain match.