Même si les Françaises les ont dominées pendant la majorité de la rencontre, les Allemandes ont trouvé le moyen d'atteindre les demi-finales de la Coupe du monde féminine de soccer.

Celia Sasic a créé l'égalité sur un penalty tard en deuxième demie, puis la gardienne Nadine Angerer a réussi l'arrêt gagnant lors de la cinquième ronde des tirs de barrage et l'Allemagne a vaincu la France 1-1 (5-4 en barrage), vendredi, lors des quarts de finale.

«On a dû se battre en deuxième demie pour entrer dans le match et démontrer notre caractère, a mentionné la sélectionneuse allemande Silvia Neid. De notre point de vue, ce ne fut pas notre meilleur match. La France est une très bonne équipe, très talentueuse, très rapide, qui contrôle bien le ballon.»

En demi-finale, mardi à Montréal, l'Allemagne retrouvera les États-Unis, qui ont défait la Chine 1-0, plus tard vendredi, à Ottawa.

Louisa Necib a donné les devants à la France à la 64e minute, mais Sasic a créé l'égalité à la 84e, sur un penalty appelé à la suite d'une faute de main dans la surface de réparation. Il s'agissait pour Sasic de son sixième but du tournoi, un sommet dans la compétition.

En tirs de barrage, les neuf premières joueuses ont trouvé le fond du filet. Devant marquer pour prolonger le suspens, Claire Lavogez a vu sa frappe être bloquée par Angerer, qui a plongé loin sur sa gauche pour réussir l'arrêt.

«Notre entraîneur des gardiens me donne souvent des conseils, a raconté Angerer. Il me dit cette joueuse frappe plus souvent à gauche, l'autre à droite. Mais il me dit aussi de me fier à mon instinct. Après ça, si je suis les informations ou non, c'est une autre histoire!»

L'Allemagne, première au classement de la FIFA et double championne du tournoi, a donc mis fin au parcours de la France, classée troisième, dans ce duel qualifié de «prématuré» entre deux puissances.

Après la partie, le sélectionneur français Philippe Bergeroo a retraité vers le vestiaire avec le bras sur l'épaule de Lavogez, inconsolable.

«Le penalty raté de Claire, c'est un fait de jeu, a dit Bergeroo. On a eu trois ou quatre occasions plus tôt dans le match qui auraient dû nous permettre de nous qualifier. Un penalty raté, c'est compliqué pour elle parce qu'elle est jeune (21 ans), mais elle rebondira. Il faut resituer les choses, ce n'est que du football.

«C'est à l'image de la vie, a ajouté Bergeroo. Vous savez dans la vie, il n'y a pas que des bonnes choses. Il y a énormément de succès, mais il y a pas mal d'échecs. (...) J'ai toujours prôné l'humilité. Mais ce soir je pense qu'il faut prôner la dignité.»

Encouragées par la plupart des 24 859 spectateurs présents au Stade olympique, les Françaises ont paru plus rapides, plus déterminées et mieux organisées que la machine allemande, un peu déréglée.

Un peu comme Lavogez, Gaëtane Thiney s'en voudra de ne pas avoir marqué à la 117e, quand Jessica Houara lui a mis la victoire au bout du pied sur un centre qui semblait parfait. Thiney a été imprécise, alors que même Angerer n'avait pas suivi le jeu.

«Je pense que la situation à laquelle vous faites référence était un hors-jeu, a déclaré Angerer avant d'apprendre que ce n'était pas le cas. Alors on a été chanceuses. C'est un autre dur coup pour les Françaises.»

Victoire américaine sans équivoque

Du côté d'Ottawa, Carli Lloyd a marqué de la tête sur un centre de Julie Johnston à la 51e minute et ce fut suffisant pour que les Américaines poursuivent leur parcours.

La gardienne Hope Solo a rarement été testée par les Chinoises. Elle a dû faire seulement deux arrêts pendant la rencontre, alors que les États-Unis ont eu l'avantage 17-6 au chapitre des tirs au but.

On aura donc droit à un choc entre les deux meilleures équipes au monde en demi-finale à Montréal, étant donné que les États-Unis sont classés au deuxième rang.

Les États-Unis (1991 et 1999) et l'Allemagne (2003 et 2007) sont aussi les deux seules nations à avoir gagné le Mondial féminin plus d'une fois.