Si leurs noms n'ont pas la même résonance que ceux de certaines de leurs coéquipières, Kadeisha Buchanan, Ashley Lawrence et Jessie Fleming se taillent tranquillement une place à l'avant-scène. Ce trio, dont l'âge moyen est de 18 ans, a montré toute l'étendue de son potentiel lors de la phase de groupes.

«Les jeunes font de l'excellent travail. Nous savions, en abordant ce tournoi, qu'elles allaient jouer un rôle majeur», a reconnu la capitaine Christine Sinclair, lundi, après le match qui a confirmé la première place canadienne dans le groupe A. Elles affronteront la Suisse, demain soir, à Vancouver, en huitièmes de finale.

Buchanan, 19 ans, a disputé une excellente phase de groupes grâce à son calme et son sens de l'anticipation. Tandis que Lauren Sesselmann, de 12 ans son aînée, a connu deux premiers matchs difficiles, la Torontoise a rarement été prise en défaut malgré une prise de risques en certaines occasions.

Buchanan, qui approche tout de même les 40 sélections, dispute son premier tournoi majeur chez les seniors après avoir goûté au Mondial des moins de 20 ans, en août dernier. Sa courbe de progression s'est encore accentuée depuis. Celle qui porte les couleurs des Mountaineers de l'Université de West Virginia est dans la ligne de mire de plusieurs clubs européens.

«C'est déjà l'une des meilleures à son poste et c'est une fille avec un excellent caractère, a expliqué l'ancien sélectionneur chez les moins de 20 ans, Andrew Olivieri. Elle est calme et elle pense toujours à s'améliorer. On dirait presque qu'elle n'a pas conscience de son potentiel. Elle aime les duels et elle a aussi les capacités physiques pour se reprendre quand elle fait des erreurs. Elle joue bien, mais elle a encore des progrès à faire. C'est incroyable de se dire qu'elle a encore une marge de progression malgré ses performances.»

Complément idéal

On se souviendra de Lawrence comme de celle qui aura marqué le seul but canadien au Stade olympique durant ce Mondial. La milieu offensive est le complément idéal de Sophie Schmidt dans un secteur de jeu complété par Desiree Scott, surnommée The Destroyer pour ses capacités dans la récupération.

Outre son premier but chez les seniors, Lawrence a fait des dégâts dans la défense néerlandaise par l'intelligence de ses courses, ses accélérations et la qualité de ses passes.

Comme Buchanan, elle a participé au Mondial des moins de 20 ans en 2014 et porte les couleurs des Mountaineers.

«Pour moi, c'est elle qui a eu le plus d'influence dans l'équipe, l'an dernier, a révélé Olivieri. Elle couvre tellement de terrain dans son rôle de milieu box-to-box. Elle peut tout faire dans le travail défensif et offensif. Je suis content qu'elle ait marqué, mais si elle pouvait améliorer son habileté devant le but adverse, ce serait toute une joueuse.»

La plus jeune Canadienne

Âgée de 17 ans, Fleming n'est pas la plus jeune joueuse du tournoi, mais sa précocité et sa maturité ont de quoi impressionner au sein du programme canadien.

En l'espace de quelques mois, en 2013-2014, elle a été appelée dans trois catégories d'âges: les moins de 17 ans, les moins de 20 ans et les seniors. Depuis le mois de mars 2014, elle a participé à trois phases finales de la Coupe du monde dans ces différentes équipes.

Lors d'un camp de dépistage, Olivieri a vu la jeune joueuse à l'oeuvre alors qu'elle n'avait que 14 ans.

«Ce qui la différencie des autres joueuses de son âge, c'est sa vision et sa volonté de regarder le terrain. Ça lui donne la capacité de prendre la bonne décision même avec ses limites physiques actuelles. C'est elle qui a fait une grosse différence lors du premier match [contre la Chine], lors de son entrée. Avec sa technique, c'est vraiment le style de joueuse que le Canada veut développer et qu'il n'a pas fait suffisamment.»