Quand l'équipe canadienne de soccer féminin foulera la surface synthétique du Stade olympique lundi, trois Québécoises vivront une expérience qu'elles attendaient depuis longtemps.

Josée Bélanger, de Coaticook, Marie-Ève Nault, de Trois-Rivières, et Rhian Wilkinson, de Pointe-Claire, revêtiront enfin l'unifolié devant leurs proches quand le Canada disputera son dernier match de la phase de groupes de la Coupe du monde féminine de soccer, lundi face aux Pays-Bas.

Wilkinson n'en sera pas à ses premiers pas dans l'uniforme blanc et rouge en sol québécois. Elle avait marqué dans une victoire de 2-1 du Canada face au Brésil au stade Percival-Molson lors du dernier passage de l'équipe au Québec... en juillet 2003. Quant à elles, Bélanger et Nault vivront l'expérience pour une première fois.

«C'est intéressant de jouer à Montréal parce qu'on ne vient pas souvent, a admis Bélanger. J'ai un groupe d'environ 125 personnes qui vient à Montréal pour le match. Il va y avoir mes amis, ma famille, mon amoureux et des jeunes que j'ai déjà entraînés.

«Je veux simplement rendre ma famille et le Québec heureux et fiers de venir encourager leur équipe nationale.»

Les trois Québécoises auront peut-être quelques papillons de plus dans l'estomac que leurs coéquipières quand elles feront leur entrée sur le terrain, mais Nault croit que l'expérience du match d'ouverture à Edmonton permettra de mieux gérer les émotions.

«J'ai hâte de vivre ça, mais je suis contente de l'avoir vécu à Edmonton, a-t-elle raconté. C'était un peu comme une répétition générale pour nous. À Montréal, les émotions vont être un peu moins grandes parce qu'on sait à quoi s'attendre. Mais c'est quelque chose de spécial d'être dans sa province natale, devant sa famille et ses amis.»

Bélanger est la seule des trois Québécoises à avoir été envoyée dans la mêlée par le sélectionneur John Herdman depuis le début du tournoi. Wilkinson et Nault ont été ralenties par des blessures dans leur préparation pour le tournoi.

Habituellement employée comme attaquante, Bélanger se retrouve dans le rôle de défenseuse latérale du côté droit, une situation qui est loin de lui déplaire.

«J'ai beaucoup de plaisir même si ça peut paraître étrange d'entendre une attaquante aimer jouer en défensive. J'y trouve vraiment ma place, a-t-elle déclaré. Comme attaquante, j'étais généreuse défensivement. Et maintenant, j'ai la chance d'avoir un rôle important dans le travail défensif en plus de pouvoir appuyer l'attaque en profitant de plus d'espace devant moi. C'est vraiment le meilleur des deux mondes.»

Freiner l'offensive néerlandaise

Le Canada occupe la tête du groupe A avec quatre points, tandis que les Pays-Bas et la Chine suivent avec trois points chacun. La Nouvelle-Zélande se retrouve en fond de peloton avec un seul point.

Les Canadiennes seront donc en contrôle de leur destinée face aux Néerlandaises, tandis que les Chinoises et les Néo-Zélandaises s'affronteront en même temps à Winnipeg.

Une victoire canadienne face aux Pays-Bas lui permettrait de conclure la phase de groupes en première place. Une défaite ou un verdict nul pourrait forcer le Canada à affronter une équipe championne de son groupe plus tôt dans la phase éliminatoire et à voyager un peu plus entre les rencontres.

Les Pays-Bas ont accordé un seul but en deux matchs et comptent sur de bonnes joueuses offensives dont le Canada devra se méfier.

«Défensivement, elles sont bien organisées et elles sont très dangereuses en contre-attaque, a dit Herdman au sujet des Néerlandaises. Leurs quatre joueuses offensives ont toutes des qualités différentes. Si nous donnons le ballon trop facilement dans le tiers défensif, elles vont nous punir.»

Si le Canada parvient à confirmer sa première place, il affrontera dimanche prochain une des équipes de troisièmes places repêchées pour la ronde des 16. S'il glisse en deuxième place, il affrontera samedi prochain la deuxième équipe du groupe C, possiblement la Suisse. S'il perd et aboutit en troisième place, il serait étonnant qu'il soit éliminé avec quatre points, mais il pourrait retrouver dans son chemin en ronde des 16 une puissance comme l'Allemagne, classée no 1 au monde, ou le Japon, champion en titre du tournoi.

PHOTO JONATHAN HAYWARD, ARCHIVES PC

Rhian Wilkinson