Avec son parcours en Ligue des champions, l'Impact a désormais l'habitude de gérer les confrontations aller-retour.

Ce soir, à Toronto, dans le cadre du deuxième duel de la demi-finale du Championnat canadien, les Montréalais savent qu'ils peuvent se qualifier avec une victoire ou un match nul. S'ils rechercheront avant tout une prestation défensive parfaite, le fameux but à l'extérieur permettrait de passer un bout de soirée plus tranquille au nouveau BMO Field. Mercredi dernier, l'Impact l'a emporté 1-0 au stade Saputo.

«Ils doivent marquer, donc la priorité, spécialement pour moi, sera la défense, a résumé le gardien Eric Kronberg. Marquer là-bas serait énorme, car ça les forcerait à inscrire trois buts. Ce sera un bon match, et je crois qu'il y aura des espaces de leur côté, car ils vont attaquer pour essayer d'avoir ce but. Espérons qu'on puisse les surprendre sur une contre-attaque.»

L'an dernier, en Championnat canadien, l'Impact avait connu un début de match laborieux, entre la blessure de Nelson Rivas et un but du TFC à la 20e minute. Les coéquipiers de Patrice Bernier s'attendent, de nouveau, à être mis rapidement sous pression par un adversaire aux ambitions et aux obligations bien différentes par rapport au match aller.

«On sait que ce n'est jamais facile à Toronto. Ils vont sans doute démarrer comme des lions et pousser dans les 10-15 premières minutes pour égaliser. On devra être calmes, patients, et laisser passer la tempête», a énuméré le capitaine.

Si la logique est respectée, Bernier portera le brassard du capitaine après avoir été spectateur contre les Timbers de Portland, samedi. Le match aller a été une bouffée d'air frais pour le Brossardois, qui disputait un match entier pour la première fois depuis le mois d'octobre. «Quand ça n'arrive pas souvent, tu le ressens un peu plus, car le rythme n'est pas toujours là. Mais pour un premier match, c'était correct, et je sais que je peux mieux faire. [...] Oui, il y a des frustrations [de jouer peu], mais si je laisse ça aller, cela risque d'affecter mon jeu quand je vais avoir une opportunité», a-t-il expliqué.

L'alignement montréalais devrait donc ressembler à celui du premier match. En défense, Victor Cabrera et Donny Toia ont recommencé à courir, mais leur retour n'est pas prévu avant une dizaine de jours. La guérison d'Hassoun Camara, blessé à un genou à Mexico, devrait être un peu plus longue. En attendant, Eric Miller - qui a chuté de quelques rangs dans la hiérarchie des latéraux - profite d'un temps de jeu inespéré. «Je pense que, dans l'ensemble, j'ai disputé un bon match [contre Portland]. Je ne suis évidemment jamais heureux quand l'équipe perd», a jugé le jeune Américain.

Mystère à Toronto

Dans la foulée du match à Montréal, l'entraîneur torontois Greg Vanney avait promis un alignement légèrement différent lors de la seconde manche. S'il n'a pas donné de détails, hier, il a révélé que Sebastian Giovinco était «disponible» après avoir reçu un coup, dimanche, contre Houston. Durant ce match perdu 2-1, Jozy Altidore a d'ailleurs inscrit son cinquième but de la saison. S'ils se retrouvent sur le terrain, les deux hommes, par leurs qualités techniques et physiques, ont bien évidemment le don de transformer le visage du TFC.

«Altidore est un joueur fantastique, il est fort, peut bien tenir le ballon et finir les actions, a indiqué Kronberg. Ce sera un défi si ces joueurs jouent, il faudra être prêts à les museler et bien gérer la rencontre en limitant leurs occasions.»

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Profiter des coups de pied arrêtés

Encore cette année, l'Impact a connu quelques difficultés sur les phases arrêtées défensives et offensives. En vrac, le onze montréalais a cédé de cette manière à Houston, à Alajuela et sur le premier but contre Portland, samedi. Dans la MLS, l'Impact n'a pas marqué sur coup franc, corner ou remise en touche depuis la saison 2013.

«Ça fait quatre ans que c'est un défaut dans notre équipe. Il faut absolument travailler dessus, autant défensivement qu'offensivement», a résumé Patrice Bernier, hier matin.

Dès le début de la saison, les entraîneurs montréalais avaient promis de travailler davantage les phases arrêtées, et pas seulement les veilles de match. «On n'arrête pas de le faire à l'entraînement, car c'est un élément très important du jeu. Il faut mieux les défendre et il faut profiter de la moindre occasion sur les phases arrêtées, a ajouté Frank Klopas. Les services sont meilleurs et si on continue comme ça, en obtenant encore ces occasions, on marquera.»

Klopas pense néanmoins qu'une partie du chemin a été effectué grâce aux ballons de Marco Donadel. Mais l'Italien, qui n'a toujours pas atteint sa forme optimale, n'est pas en mesure de disputer deux matchs au cours de la semaine. Il ne devrait donc pas être sur le terrain ce soir.

«Quand tu as un gars [le tireur de coups de pied arrêtés] qui ne joue pas, ça change un peu notre façon de faire. Tu peux essayer et réussir de nouvelles choses à l'entraînement, mais ce n'est pas toujours aussi bon durant les matchs. Marco peut placer le ballon aux bons endroits. [Maxim] Tissot peut aussi offrir de bons services, mais c'est mieux de miser sur un ou deux gars sur une base régulière. Ce n'est pas facile en jouant deux matchs par semaine.»

Rappelons que Laurent Ciman peut aussi frapper les coups francs directs.