Un «clasico» Barça-Real en finale de la Ligue des champions? C'est ce scénario que tenteront d'empêcher le Bayern Munich, corrigé 3-0 au Camp Nou, et la Juventus, forcément sous pression à Madrid malgré son but d'avance, mardi et mercredi en demi-finales retour.

Le trio MSN (Messi, Suarez, Neymar) contre Ronaldo et sa bande: l'affiche fait rêver d'avance et ne ferait qu'ajouter au prestige du grand rendez-vous du 6 juin à Berlin. Mais avant de se retrouver pour la première fois l'un contre l'autre à ce stade de la compétition, Madrilènes et Catalans ont encore un dernier effort à fournir.

La tâche s'annonce surtout compliquée pour le Real, surpris à Turin (2-1). Le tenant du titre a quasiment dit adieu ce week-end à ses espoirs en Championnat d'Espagne après son match nul face à Valence (2-2), et il ne lui reste plus que la C1 pour sauver sa saison.

La pression est désormais sur les épaules de Carlo Ancelotti et l'entraîneur aux trois «Coupes aux grandes oreilles» (2003, 2007, 2014), sous contrat jusqu'en 2016, pourrait ne pas survivre à un exercice sans trophée, un an après avoir conquis la «decima», une dixième Ligue des champions, pour les Merengue.

En cas d'échec contre la Juve, le technicien italien pourra toujours se retrancher derrière les statistiques, puisqu'aucun club n'a réussi de doublé en C1 depuis le grand AC Milan d'Arrigo Sacchi en 1989 et 1990. Mais pas sûr que cela suffise à l'épargner.

Pour la «Vieille Dame» turinoise, il faudra tenir, un exercice dans lequel le quadruple champion d'Italie excelle. Ronaldo, dont le mano a mano en tête du classement des buteurs avec Lionel Messi rythme chaque soirée de Ligue des champions, sait ce qui lui reste à faire.

Le Barça serein

Pour l'instant, le Ballon d'Or portugais court derrière son rival argentin, auteur de dix réalisations cette saison et 77 dans sa carrière en C1 (9 et 76 pour Ronaldo). Mais CR7 espère cette fois être accompagné par Karim Benzema, dont l'absence sur blessure (entorse du genou) depuis la mi-avril pèse sur le rendement offensif du Real.

En face, la Juve récupère sa plaque tournante Paul Pogba, buteur samedi contre Cagliari (1-1) en championnat, pour son retour à la compétition après un mois et demi d'absence.

Du côté du Barça, difficile d'être plus serein avant de se rendre à Munich. La démonstration de l'aller et les trois buts inscrits dans le dernier quart d'heure ont mis le Bayern K.O. et gâché les retrouvailles de Pep Guardiola avec le Camp Nou. La chute du malheureux Jerome Boateng, humilié par un crochet de Messi sur la deuxième réalisation catalane, a fait le tour des réseaux sociaux et le défenseur allemand est devenu, à son corps défendant, le symbole de la déroute du géant bavarois.

Le Bayern, encore privé de Franck Ribéry et d'Arjen Robben, peut invoquer l'Histoire et se rappeler la déculottée administrée au Barça en demi-finale aller en 2013 (4-0) à l'Allianz Arena. Mais Messi était sur une jambe et n'avait pas encore des monstres du calibre de Neymar et de Luis Suarez à ses côtés.

«On n'est pas du genre à renoncer. On va se battre de la première minute au dernier coup de sifflet», a déclaré Guardiola. Mais il en faudra plus pour empêcher Messi et cie d'accéder à leur quatrième finale en neuf ans, après les triomphes de 2006, 2009 et 2011.