Il n'y avait pas la moindre pointe de stress dans les propos des joueurs montréalais, hier après-midi. Sans un important contingent médiatique mexicain, dont une dizaine de caméras, on aurait même pu croire que les Jack McInerney et compagnie s'apprêtaient à disputer un match comme un autre.

Sauf que l'ordinaire cède sa place à l'extraordinaire, ce soir, et qu'une place pour le Mondial des clubs est désormais en jeu face à Club América.

«Pour le soccer au Québec et au Canada, ce serait très fort si l'on gagnait, a résumé Patrice Bernier. Le dernier grand moment canadien remonte à la Coupe du monde de 1986, ici, au Mexique. Là, on a l'occasion de gagner quelque chose et de représenter Montréal, le Québec et le Canada.»

Dans cette quête, les Montréalais devront essayer de partir du bon pied contre un géant continental dans son impressionnant domicile de 105 000 places. Mais malgré ce contexte, l'Impact ne veut rien savoir du concept de défaite honorable, avec un retard pouvant potentiellement être comblé au Stade olympique le 29 avril.

«Un match nul ou une victoire, ce serait idéal. Par contre, tu ne veux jamais commencer à parler d'une défaite de 2 à 0 ou de 2 à 1, ça ne doit même pas te traverser l'esprit, a tranché Evan Bush. Tu dois aborder la rencontre avec un état d'esprit positif pour obtenir le résultat dont tu es capable. À Pachuca, beaucoup de médias disaient que perdre 3-1 serait un bon résultat, puis on a pu faire match nul 2 à 2 après avoir mené 2 à 0.»

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Par la force des choses, Pachuca est d'ailleurs le point de référence des Montréalais. Comme lors du quart de finale, ils se retrouvent dans la peau de l'équipe négligée face à un adversaire mexicain, un habitué des grands matchs qui espère se mettre à l'abri dès le match aller. Si l'approche mentale est quasiment la même, qu'en est-il sur le terrain?

«C'est un peu différent parce qu'América joue en 4-4-2 et qu'ils attaqueront avec plus de joueurs. On aura un homme en plus, au milieu de terrain, qui pourrait nous aider sur le plan de la possession, a analysé McInerney. On espère avoir un peu plus le ballon [qu'à Pachuca], mais si ce n'est pas le cas, on pourra faire mal avec notre contre-attaque et profiter des espaces. On a des joueurs qui sont bons en un contre un.»

Des atouts offensifs

Les résultats des dernières semaines ont montré qu'América était une équipe capable du meilleur comme du pire. Mais si l'on conjugue l'enjeu du match et la nécessité de rebondir après une large défaite, on comprend que les «Aigles» ne manqueront pas de motivation. Avant toute chose, l'Impact espère limiter les occasions de but ainsi que la relation entre les talentueux joueurs offensifs.

«[Dario] Benedetto, [Oribe] Peralta, [Darwin] Quintero ou [Rubens] Sambueza sont des joueurs dangereux qui peuvent changer les choses, a affirmé Mauro Biello. Il faut les surveiller, mais on sait qu'on a des joueurs, tels [Nacho] Piatti ou [Andrés] Romero, qui peuvent aussi leur faire mal.»

Car la défense mexicaine, fragile en transition défensive et sur coups de pied arrêtés, a montré quelques signes inquiétants, autant sur les terrains adverses qu'à domicile. Elle devra en plus se passer de Paolo Goltz et de Ventura Alvarado en raison de suspensions.

«Cela nous dit qu'il y a des possibilités de marquer, mais on ne va pas, non plus, les prendre de haut à cause de ça, a estimé Bakary Soumaré. Ils ont pris beaucoup de buts, mais on a vu qu'ils peuvent en marquer beaucoup ici.»

Le Stade olympique à guichets fermés

L'Impact a annoncé hier que le match retour, dans une semaine, sera disputé à guichets fermés; 59 000 billets ont donc été vendus depuis la qualification à Alajuela, le 8 avril.