On l'avait prévu, l'Impact a beaucoup souffert, mais il a validé son billet pour la finale de la Ligue des champions de la CONCACAF, mardi soir, sur le terrain d'Alajuelense.

Malgré une défaite de 4 à 2, les Montréalais sont ainsi devenus les premiers pensionnaires de la MLS à atteindre ce stade de la compétition depuis le Real Salt Lake, au printemps 2011. Ils ne sont désormais plus qu'à un duel aller-retour d'une participation au Mondial des clubs, en décembre, au Japon.

«C'est gros pour un club de la MLS, mais surtout pour Montréal qui a pris la compétition très au sérieux, a lancé Bakary Soumaré. Au début de saison, on avait tous à coeur d'aller très loin et, petit à petit, on avance. On n'est plus là pour passer des tours, mais pour gagner cette Ligue des champions.»

«C'est une soirée fabuleuse pour nous. Le mérite revient à mes joueurs qui ont inscrit deux buts dans une ambiance difficile. On a bien défendu la plupart du temps», a ajouté Frank Klopas.

L'Impact rêvait d'un petit but à l'extérieur, il en a donc inscrit deux, de Jack McInerney et d'Andrés Romero respectivement. Avec le résultat à l'aller - une victoire de 2 à 0 -, ces deux buts ont permis aux Montréalais de mieux respirer, même si la fin de match aurait très bien pu virer à la catastrophe.

Mais contrairement à un certain soir de février 2009, les 90 minutes ont débouché sur un exploit et une situation difficilement imaginables, il y a quelques mois encore. «Ils ont marqué dès la première minute de la deuxième mi-temps, et peut-être que tout le monde a commencé à dire: "Et voilà, ça recommence six ans plus tard", a rappelé McInerney. Il nous fallait juste passer à travers ce moment difficile et rester solidaires.»

Ouverture du score

Dans un début de scénario rêvé, McInerney a ouvert la marque, en fin de première mi-temps. Mais avant cette déviation, sur un centre de Dominic Oduro, l'Impact a subi les assauts répétés d'Alajuelense. L'Impact avait amplement raison de craindre la première demi-heure du match, où il a dû composer à la fois avec l'atmosphère bouillante et la pression costaricaine.

La première tentative, de Johan Venegas, est passée au ras du poteau d'Evan Bush (7e). Le gardien montréalais a, comme prévu, connu un match bien plus occupé que le 18 mars, au Stade olympique. À la demi-heure de jeu, sa sortie - suivie d'un sauvetage de Donny Toia - a corrigé une succession d'erreurs de la défense montréalaise. Cinq minutes plus tard, il s'est interposé sur un coup franc plein axe d'Ariel Rodríguez.

L'Impact a tout de même été puni pour sa vilaine habitude de commettre des fautes près de la surface. En trompant Bush dès le retour des vestiaires, Pablo Gabas a rallumé la flamme de l'espoir chez La Liga et ses 18 000 partisans.

La suite s'est transformée en de longues minutes stressantes pour l'Impact, au cours desquelles Johan Venegas (61e), Allen Guevara (79e) et Jonathan MacDonald (94e) ont aussi fait trembler les filets. Un autre but costaricain aurait alors été synonyme d'élimination pour l'Impact. «C'était normal qu'ils poussent, car ils n'avaient plus rien à perdre, a déclaré Soumaré. Mais le plus important est le résultat final et on a passé un tour, ce qui nous rend fiers. Le reste, on s'en fout un peu.»

«Donner sa vie»

Plus de quatre heures avant le début du match, les rues d'Alajuela s'étaient déjà transformées en une marée rouge et noir.

Et quand le car de l'Impact est parvenu à se frayer un chemin dans les rues étroites de la ville, ils étaient déjà des milliers de partisans à donner de la voix dans les tribunes du stade Alejandro Morera Soto. Ils promettaient de faire vivre un enfer aux joueurs montréalais: cela s'est traduit par un concert de sifflets dès que Nigel Reo-Coker et ses coéquipiers sont venus tâter le terrain, 90 minutes avant le début de match.

Cela s'est aussi traduit par un tifo qui résumait bien l'attente des partisans de La Liga: «S'il faut laisser la vie sur le terrain, on le fera. Nous sommes La Liga», pouvait-on lire tout juste avant le coup d'envoi. Ils ont ensuite enchaîné les chants, même si le volume a temporairement baissé lors de l'ouverture du score par McInerney.

L'Impact revivra ce type d'ambiance, le 22 avril, lors du match aller de la finale. Reste à connaître la destination: Herediano, à quelques kilomètres d'Alajuela, ou Club América, de Mexico. La réponse tombera, mercredi soir.

«Ce sont deux bonnes équipes. Herediano a une belle avance de 3 à 0, mais ce n'est jamais facile de jouer au stade Azteca. J'aime le Costa Rica et j'aimerais bien y revenir», a plaidé Klopas.