«Je suis Zlatan!»: les Suédois soutiennent leur capitaine Zlatan Ibrahimovic, connu pour son impertinence, et jugent les réactions en France disproportionnées après son dérapage sur le «pays de merde».

Dans les rues de Stockholm, mardi, impossible de trouver quelqu'un pour accabler l'attaquant dominateur et sûr de lui, qui a offert à la Suède certains de ses plus beaux buts.

«Ce n'était pas très heureux, c'est sûr, mais on comprend bien ce qu'il veut dire, ce n'était pas contre les Français», assure à l'AFP Sebastian, 20 ans.

«C'est juste un être humain comme les autres, parfois, quand il s'énerve, ses mots dépassent sa pensée», estime Emilie, 27 ans.

«Il ne m'a pas déçu. C'est un joueur fantastique», renchérit Mattias, 40 ans.

Peter, 26 ans, reconnaît toutefois qu'«on pourrait penser qu'il a assez d'expérience pour ne pas crier comme ça».

Pour les supporters suédois, les emportements de l'attaquant font partie de son personnage: «Zlatan est de retour, le bon vieux Zlatan qui dirige, s'énerve et marque», s'est réjoui à la télévision publique le consultant en soccer David Fjäll.

La presse elle aussi minimise l'incident.

«Il a suffi de quelques injures d'un joueur de soccer pour que (tout le monde) perde complétement la raison», estime le tabloïd Expressen.

«Je suis Zlatan!», a pour sa part titré le quotidien Aftonbladet dans un éditorial, en référence au fameux slogan «Je suis Charlie», devenu planétaire après les attentats meurtriers de janvier à Paris.

Le journal rappelle les propos de la présidente du Front national Marine Le Pen («Ceux qui considèrent que la France est un pays de merde peuvent la quitter») et suggère une réponse au joueur: «Je suis Zlatan et quand je fais mon boulot Le Pen fait mieux de s'asseoir dans les gradins avec sa "saucisse"».

Interrogée par l'AFP, la fédération suédoise de soccer a indiqué ne «jamais commenter ce qui se passe dans les clubs».

Dimanche à Bordeaux, après la défaite du PSG (3-2) en championnat de France, le Suédois a déclaré: «en 15 ans je n'ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG». Ses propos ont été captés par une caméra de télévision.

Le Suédois risque jusqu'à quatre matchs de suspension ferme selon le barème en vigueur.