Pour sa quatrième saison dans la MLS, Patrice Bernier assiste à la transformation de son vestiaire avec l'arrivée de 12 nouveaux joueurs et d'un nouvel entraîneur adjoint.

«Depuis la saison 2000, je n'avais pas autant parlé en français», plaisante-t-il d'ailleurs pour évoquer ce recrutement hivernal.

Mais au-delà du simple fait francophone, c'est une cohorte de joueurs expérimentés qui se joint à un noyau désireux de faire oublier sa difficile saison 2014.

En entrevue avec La Presse, le capitaine fait le point sur les premières semaines du camp, que ce soit sur le terrain ou dans le vestiaire.

Q: Quel est le climat de ce camp d'entraînement par rapport à celui de l'an dernier?

R: Avec autant de nouveaux visages, il y a une nouvelle dynamique. Dans les tests ou les entraînements, on sent une vigueur, une fraîcheur différente. Les anciens veulent prouver que 2014 était une erreur tandis que les nouveaux espèrent montrer qu'ils peuvent apporter quelque chose à l'équipe. Ça va bien jusqu'à maintenant avec une belle énergie. Il faut maintenant la transporter jusqu'à la nouvelle étape, soit le match du 24 février (à Pachuca).

Q: Comment se passe la vie du groupe avec autant de nouveaux joueurs à intégrer? On se rappelle que le thème du leadership était très populaire lors du bilan de saison.

R: On a de nouveaux visages qui étaient des leaders dans leurs clubs précédents. D'autres joueurs déjà présents dans le vestiaire, comme Hassoun (Camara) ou Evan (Bush), vont pouvoir ressortir un peu plus comme leaders, cette année. Nacho (Piatti) n'est pas très bavard, mais c'est un leader technique. Bakary (Soumare) parle beaucoup en français et en anglais alors que Nigel (Reo-Coker) est le joueur anglais typique. Tu ne sais pas s'il est dans le sarcasme ou pas. En tout, il y a sept ou huit gars qui ont un bon âge et du vécu. Dans un vestiaire, tu ne peux pas avoir que deux personnes qui parlent, comme au temps de Davy (Arnaud) et d'Alessandro (Nesta). Si ce n'est pas leur jour, qui d'autre peut prendre la parole? Aujourd'hui, le relais est continu peu importe qui joue ou pas ou qui performe ou pas. Le noyau est plus vaste pour maintenir le groupe plus solidement.

Q: La concurrence est forte parmi les milieux axiaux, quels sont tes objectifs personnels pour la saison?

R: On va voir ce que ça va être: je joue, je m'entraîne et si ce sont mes deux ou trois dernières saisons, je veux en profiter au maximum. Car, l'an dernier, je n'ai pas profité du (soccer). La saison va être ce qu'elle va être. Les nouveaux joueurs ont un bon CV, ils sont bons et c'est l'entraîneur qui va faire ses choix. C'est un casse-tête, oui, mais un bon casse-tête. Peu importe qui joue, le niveau ne va peut-être pas baisser. Et puis, je n'oublie pas la sélection canadienne.

Q: Certains éléments sont-ils nouveaux dans le contenu des séances?

R: Chaque préparation est différente. L'an passé, on a beaucoup travaillé sans ballon alors qu'il y a tout le temps un mélange, cette saison. Cela nous garde frais, motivés et nous permet de travailler de manière optimale. L'an dernier, on passait peut-être 45 minutes à faire de la course de fond.

Q: Y a-t-il un joueur qui t'impressionne depuis le début du camp?

R: Je ne connaissais pas Laurent (Ciman). C'est un joueur qui joue juste, qui est bon techniquement et qui a une confiance balle au pied. Mais avec son expérience, je m'attendais à le voir à un tel niveau. Chez les jeunes, je ne connaissais pas du tout Cameron Porter, mais il m'impressionne. C'est parfois difficile de faire la transition de l'université aux professionnels, mais il se débat bien. Il a souvent été dans mon équipe (lors du camp) et il a bien fait jusqu'à maintenant. On voit qu'il sait bien utiliser son corps.