Un parfum de confusion flotte toujours autour de l'arrivée d'Ambroise Oyongo, acquis le 27 janvier dans le cadre d'une importante transaction avec les Red Bulls de New York.

La Fédération camerounaise (FECAFOOT) a planté une épine dans le pied de l'Impact en estimant qu'en 2014, le latéral gauche ne pouvait pas signer un contrat professionnel auprès du club amateur du Rainbow FC Bamenda.

Par extension, ce vice de procédure «rend nul le transfert définitif vers New York, a confirmé son agent Nicolas Onissé à La Presse, dans un courriel. Il semblerait donc qu'Ambroise soit libre à date».

Depuis quelques jours, Frank Klopas martelait que l'absence d'Oyongo était autorisée par le club et que le joueur se reposait, en famille, après avoir disputé la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Mais le panorama offre maintenant une réalité différente où l'aspect sportif cède peu à peu sa place à un feuilleton administratif. Malgré cette perspective, l'Impact a assuré que le contrat d'Oyongo respectait toutes les règles de la FIFA.

«La MLS est en train de tout régler avec la FIFA, puis  avec la Fédération camerounaise», a réagi le directeur sportif Adam Braz, vendredi après-midi.

«Mais c'est sûr qu'il a un contrat avec la MLS et que le transfert a été effectué après la période de prêt [à New York]. Il n'a pas le choix de venir et jouer ici. [...] Il ne connaît pas les règlements de la MLS avec les contrats. À la fin, c'est une faute de leur part. Nous, on est calmes et on sent que le joueur est mal conseillé là-bas.»

Sanctions financières

L'Impact, qui attendait Oyongo en milieu de semaine, a déjà sévi sous la forme de sanctions financières.

En affichant peut-être un trop grand optimisme, Braz s'attend à voir le défenseur rejoindre l'équipe dans une ou deux semaines.

D'ici au dénouement, ce rebondissement jette un éclairage nouveau sur l'échange dans lequel l'Impact avait aussi obtenu Eric Alexander, une place de joueur international et de l'argent d'allocation en échange de Felipe et du premier rang de la liste d'allocation.

Si le polyvalent Alexander apporte de la profondeur en milieu de terrain et si la somme d'allocation a ensuite contribué à l'arrivée de Dominic Oduro, Oyongo, quant à lui, venait combler une lacune de longue date chez l'Impact.

«On ne savait pas que ça allait être une situation comme ça, mais, aujourd'hui, c'est facile de parler avec des "si", a riposté Braz au sujet de la tournure de la transaction. On a fait l'échange, Oyongo était une grosse partie et on espère qu'il viendra bientôt.»

Et si, en fin de compte, le jeune Camerounais ne mettait jamais les pieds à Montréal? «On va parler à la Ligue en ce qui concerne de possibles compensations. Car s'il ne vient pas, l'échange n'est pas le même pour nous.»

Rappelons que, dès l'annonce de l'échange, l'agent d'Oyongo avait clamé sa surprise et sa déception de voir les Red Bulls briser plusieurs promesses. En entrevue avec La Presse, Onissé avait même avancé l'idée de «faire réétudier l'ensemble des contrats par [ses] avocats et [ses] juristes».

Le bras de fer ne fait visiblement que commencer.

Ouimette au ballottage

Premier joueur de l'Académie à avoir fait le saut avec l'équipe professionnelle, Karl W. Ouimette a été placé au ballottage, vendredi après-midi, par l'Impact. Une décision difficile à prendre, selon Adam Braz. «Avec les ajouts en défense et avec la profondeur que nous avons, cela lui aurait été difficile d'avoir des minutes. On espère qu'il aura une autre chance avec une autre équipe pour jouer et continuer à grandir comme joueur.» Âgé de 22 ans, Ouimette a disputé 20 matchs avec l'Impact au cours des trois dernières saisons de MLS. Il n'était donc pas présent au match que l'équipe première a largement remporté, hier, face aux moins de 18 ans de l'Académie.

Départ vers le Mexique

Dès dimanche, l'Impact prendra ses quartiers à Mexico afin de se préparer adéquatement au match de Pachuca, le 24 février. L'impatience se fait sentir dans les rangs de l'équipe même si la première partie du camp d'entraînement, au Stade olympique, a atteint ses objectifs, selon Frank Klopas. «Ça a donné à tous nos nouveaux joueurs une chance de se connaître, de prendre leurs repères dans la ville ou de trouver un logement. C'était fantastique d'être au Stade olympique avec un terrain qui possède la même dimension qu'au stade Saputo. On va maintenant s'acclimater aux conditions et à la température du Mexique.» Trois matchs amicaux sont prévus, dont deux face à Cruz Azul. Les Montréalais croiseront d'abord les moins de 20 ans, puis un mélange de joueurs de l'équipe première et de l'équipe réserve. Un autre rendez-vous aura lieu contre le Club Proyecto Tecamachalco, issu de la troisième division. À noter que Krzysztof Król ne fait pas partie de la liste des 30 joueurs qui feront ce long déplacement.