On savait que l'Impact avait des trous à combler sur le terrain, on sait désormais qu'il devra aussi dénicher un nouveau directeur technique après le départ de Matt Jordan pour le Dynamo de Houston, mardi.

Après quatre ans au sein du personnel technique montréalais, Jordan est devenu l'homme fort du club texan, où il s'occupera d'une variété de domaines: des contrats au style de jeu en passant par la création d'un réseau de dépisteurs ou de la filiale en USL Pro. Il participera aussi à l'embauche d'un nouvel entraîneur après la conclusion de l'ère Dominic Kinnear.

«Je vois ça comme un gros défi, une belle occasion, et je sais que je suis prêt à y faire face, a indiqué Jordan en conférence téléphonique, mardi après-midi. J'ai l'expérience des quatre dernières années où j'ai connu de bons moments, mais aussi des moments plus difficiles tout en travaillant avec des gens et des joueurs exceptionnels. Je suis une personne qui aime relever les défis, et c'en est un qui m'excite particulièrement.»

Une forte impression

Selon les différents acteurs, le processus d'embauche n'a duré qu'une petite semaine, tant Jordan a fait une forte impression auprès du président du Dynamo.

À Montréal, il a graduellement annoncé la nouvelle à Joey Saputo, à ses proches collaborateurs, puis à l'ensemble de l'organisation, mardi après-midi. «Une décision difficile», selon le vice-président exécutif, opérations soccer, Richard Legendre, puisque Jordan a «l'Impact tatoué sur le coeur» après des années passées sur le terrain et dans les bureaux.

Sitôt la nouvelle absorbée, le club a, de son côté, rapidement dû envisager les prochaines semaines sans Jordan. «On l'a su véritablement hier (lundi) même si la possibilité qu'il parte était là depuis quelques jours. On est en mode recherche, mais pour le moment, on se partage les tâches, car rien ne va être retardé pendant les prochaines semaines, qui seront cruciales, a indiqué Legendre à La Presse. En même temps, on veut combler le poste le plus rapidement possible tout en faisant une démarche correcte.»

Les dossiers ne manqueront pas d'ici Noël pour l'Impact. Outre la nécessité de se renforcer rapidement après la pénible campagne 2014, le club doit préparer les différents repêchages de fin de saison et effectuer du dépistage dans les universités américaines. Jordan, qui gérait le budget salarial de l'équipe et qui servait de liaison avec les bureaux de la MLS, avait l'habitude de compiler une impressionnante liste de joueurs à surveiller.

«Il n'y a jamais de bon timing, mais le plan d'action pour 2015 est déjà bien en branle, a expliqué Legendre. Matt a pu y contribuer avec Frank (Klopas) et nous sommes davantage en mode exécution au cours des prochaines semaines afin d'améliorer les effectifs. (...) Frank collaborait déjà avec Matt et il aura un rôle important. De mon côté, je rentre de plus en plus dans les dossiers et je suis en mesure de reprendre certains éléments qui étaient de son ressort. On va tous en prendre un peu plus large de façon intérimaire.»

La rivalité

Avant même sa première décision, Jordan part avec un important désavantage: celui d'avoir été associé à l'Impact. Entre la saga Brian Ching et le houleux match des séries 2013, l'équipe montréalaise n'a pas la cote à Houston. La dernière saison conclue avec 28 points au classement n'arrange pas le portrait.

«Je suis très fier de ce que nous avons réussi à accomplir à Montréal dans une période aussi courte, a tenu à rectifier le nouveau vice-président et directeur général du Dynamo. Lors de notre première année en MLS, nous avons assemblé une équipe hautement compétitive qui a été assez proche de faire les séries. L'an dernier, nous avons gagné le Championnat canadien, atteint la Ligue des champions et participé aux séries. En 2014 finalement, nous avons conservé notre titre canadien et avons été l'une des deux équipes de la MLS à nous qualifier pour les quarts de finale.»

Dans la foulée, le président du Dynamo, Chris Canetti, a donné un petit aperçu de la réputation de Jordan dans la ligue. «Les partisans du Dynamo doivent savoir que nous avons trouvé le meilleur homme dans la MLS pour ce travail. Mon téléphone ne dérougit pas. J'ai des messages de collègues, directeurs techniques, directeurs généraux, présidents et agents qui me félicitent et qui me disent que nous avons embauché le candidat parfait.»