Nouveau centre d'entraînement, nouvelles embauches administratives et nouvelle équipe professionnelle en troisième division... L'Impact a présenté, jeudi, un projet très ambitieux afin de mieux définir son identité et de consolider sa position dans les trois années à venir.

Où sera bâti le nouveau centre d'entraînement de l'Impact?

L'Impact a ciblé l'ancien édifice de la caserne Letourneux et le parc Champêtre, rue Notre-Dame, pour y implanter un centre d'entraînement qui comprendrait deux terrains naturels et deux autres synthétiques. À moyen terme, l'un des terrains synthétiques pourrait même être recouvert d'un dôme.

Avant de lancer les travaux pour que les lieux soient accessibles dès le printemps 2015, l'Impact doit obtenir les autorisations de la Ville et de l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. «Je n'ai pas de raisons de penser qu'il n'y aura pas d'entente et, oui, on est satisfait (du projet de l'Impact), a indiqué à La Presse le maire de l'arrondissement, Réal Ménard. Pour l'arrondissement, cela pourrait signifier des dizaines d'heures supplémentaires pour la pratique chez nos jeunes. Cependant, rien n'est encore signé, mais il est envisageable que, d'ici la fin du mois d'octobre, cela chemine devant les différentes instances.»

L'arrondissement veut notamment s'assurer que le lieu ne devienne pas un îlot de chaleur et que la pratique communautaire soit respectée. «On a rajouté un terrain synthétique par rapport à notre plan initial pour que cela profite à la communauté, a expliqué Richard Legendre, nommé premier vice-président, opérations soccer et stade Saputo. On veut que l'un des terrains soit uniquement destiné aux jeunes du quartier qui en ont bien besoin.»

L'investissement de l'Impact, qui se chiffre à 10 millions, comprend l'achat du bâtiment ainsi que la mise à niveau et la refonte des terrains. Il deviendrait, en tout cas, un argument important au moment de recruter de nouveaux joueurs. «La première chose que le joueur veut savoir, c'est sur le centre d'entraînement qui devient sa nouvelle maison pendant 10 mois, a révélé Nick De Santis. Cela va aider le club, mais aussi des joueurs comme (Alessandro) Nesta ou (Marco) Di Vaio dans la promotion de l'Impact.»

À noter que l'Académie s'entraînerait également dans ce nouveau centre.

Pourquoi l'Impact a-t-il créé une équipe de USL Pro, le FC Montréal?

Deux avenues se présentaient à l'Impact: s'affilier à une équipe existante en USL Pro, comme l'a fait le Sporting Kansas City avec Oklahoma City, ou créer son propre club. Suivant les traces du Galaxy de Los Angeles, le Bleu-Blanc-Noir a choisi la deuxième option avec la fondation du FC Montréal, dès 2015. L'entente avec la USL Pro, troisième échelon nord-américain, sera conclue dans les prochaines semaines.

Avec la disparition de la Ligue réserve, en 2015, l'Impact perdait déjà une dizaine de rendez-vous permettant aux plus jeunes joueurs de se développer. D'où l'idée d'une seconde équipe professionnelle. «Si on regarde ce qui se passe entre les moins de 18 ans et la MLS, il y a vraiment un manque. Il fallait trouver une solution pour que les jeunes puissent jouer à un meilleur niveau», a indiqué Joey Saputo, ajoutant que l'équipe serait majoritairement composée d'éléments provenant des équipes U23 et U18 du club. Cette équipe sera la dernière étape de transition pour les jeunes avant la MLS.

Le FC Montréal retrouvera notamment des adversaires bien connus: les Rhinos de Rochester, le Battery de Charleston et les Kickers de Richmond. Les matchs auront lieu au stade Saputo ou sur le terrain synthétique, en contrebas. Le souhait, à long terme, est de disputer les matchs locaux au complexe sportif Claude-Robillard. «Ce n'est ni une décision d'affaires ni une façon de vendre 5000 billets supplémentaires, a ajouté le président de l'Impact. C'est un investissement pour le développement des joueurs. Les matchs seront même gratuits pour le public.»

Pourquoi l'Impact a-t-il nommé trois nouveaux vice-présidents?

C'est à partir d'un constat de semi-échec et afin de devenir rentable que l'Impact a décidé de recruter trois nouveaux vice-présidents. Car après deux ans et demi dans la MLS, le club peine à trouver sa place dans l'espace médiatique, d'affaires et public. Par exemple, seulement 15 995 spectateurs ont assisté à la victoire montréalaise, samedi soir, malgré la météo idéale. «L'année est plus difficile avec des résultats qui ont un effet sur les assistances, a commencé par dire Legendre. Mais on l'avait senti dès le début de la saison. L'équipe n'avait pas encore joué que les résultats, au niveau des foules, étaient un petit peu moins bons, même au Stade olympique. Le défi est encore grand, même si on est convaincus que le marché est encore là. Il fallait qu'on se renforce à l'interne pour avoir plus d'expertise et d'expérience.»

Marc Bourassa, André Côté et Hugues Léger ont ainsi été embauchés dans les secteurs ventes et partenariats, développement stratégique et marketing. Si le défi est important, les trois hommes ont affiché une certaine confiance devant le défi. «Je regarde le volet amateur, les familles et les jeunes qui jouent au soccer et je me dis que c'est un sport qui est déjà bien enraciné au Québec. Je n'ai aucune inquiétude que ces gens-là vont vouloir regarder du soccer de haut niveau à Montréal», a lancé Léger.

L'Impact a-t-il fixé des objectifs sportifs pour les trois prochaines années?

Saputo a de nouveau confirmé que Frank Klopas bénéficierait du temps nécessaire afin de continuer à améliorer l'équipe. Évidemment, il est difficilement concevable qu'il conserve son poste si les difficultés de la saison 2014 devaient se prolonger l'année prochaine. À défaut d'avoir établi un objectif concret en matière de performance, Saputo a énoncé l'idée d'une identité de jeu commune pour tous les joueurs de l'Impact. «Nous voulons jouer un style de soccer compétitif et constant à travers tout le club, des moins de 8 ans jusqu'à la première équipe. Avec la croissance et le succès de notre Académie et de notre Pré-Académie, la philosophie de jeu doit être plus cohérente à tous les niveaux. Notre identité doit être mieux définie.»

Le terme «philosophie» a été surutilisé depuis 2012, mais il semble que cela fasse désormais l'objet d'une profonde discussion dans le club. Elle englobe non seulement le personnel de l'équipe première, mais aussi celui de l'Académie dont son directeur, Philippe Eullaffroy. «Cela va définir quel type de joueurs on va recruter dans le futur, a énoncé Saputo. Est-ce que tel joueur va cadrer avec notre style? On ne veut pas nécessairement changer de style à chaque changement d'entraîneur.»

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Photo Ivanoh Demers, La Presse

Richard Legendre (à l'extrême gauche) , nommé premier vice-président exécutif, opérations soccer et stade Saputo, sera appuyé par trois nouveaux vice-présidents: Hughes Léger (marketing), Marc Bourassa, (ventes et partenariats) et André Côté (développement stratégique).