Pour les équipes de la MLS, le dépaysement est toujours au menu lorsque vient le temps de disputer des matchs à l'extérieur, en Ligue des champions.

Parlez-en aux Timbers de Portland qui, pour leur première expérience, ont dû effectuer un long périple jusqu'à Georgetown, en Guyana. À leur arrivée, et après une escale à Porto Rico, ils ont fait connaissance avec le théâtre du match contre l'Alpha United: un terrain de cricket avec une pelouse franchement dégarnie.

L'Impact, qui affronte le club salvadorien du CD Fas ce soir (22h), n'est pas monté si haut dans l'échelle du choc culturel et sportif. Non seulement parce que le contexte de l'Amérique centrale est mieux connu par les équipes de la MLS, mais aussi parce qu'il peut s'appuyer sur son voyage de 2013, au Guatemala.

Comme l'an dernier, les Montréalais, arrivés hier après-midi au Salvador, affrontent un club contraint de jouer dans un grand stade homologué par la CONCACAF plutôt que dans sa propre enceinte. Et, comme l'an dernier, ils s'y rendent en ayant gagné le premier match et en tentant de prendre une avance intéressante dans le groupe.

Le petit jeu des comparaisons s'arrête cependant là. En août 2013, l'Impact était encore en haut du tableau de l'Association de l'Est. Douze mois plus tard, sa saison ratée l'oblige à revoir ses priorités et à fonder tous ses espoirs sur cette compétition continentale.

Si la Ligue des champions est toujours aussi peu lucrative, elle permet au grand vainqueur de disputer la Coupe du monde des clubs. Un quart de finale contre une équipe mexicaine, un soir du mois de mars 2015 au Stade olympique, serait déjà un accomplissement honorable pour l'Impact. Voilà pourquoi le match de ce soir est capital en attendant l'entrée en scène des Red Bulls de New York dans ce groupe.

«Nous devons gagner au Salvador, puis avoir la chance d'affronter New York avec des points en banque suite à nos deux premiers matchs, a convenu Patrice Bernier. L'an dernier, nous avions gagné, puis perdu, alors nous n'avions pas cet avantage. On doit vraiment aller chercher ce résultat.»

Rester calme

La dernière aventure en Ligue des champions avait, de plus, été entourée d'un double discours. Tout en martelant l'importance d'une qualification pour les quarts de finale, le personnel d'entraîneurs avait mis en place des onze inédits sans grands repères collectifs.

Au Guatemala, cela s'est notamment traduit par une défense inexpérimentée où, en excluant Jeb Brovsky, les trois autres membres du quatuor n'avaient disputé que 128 minutes en saison. Blake Smith, Sanna Nyassi et Daniele Paponi, habituels remplaçants, avaient aussi été titularisés lors de ce match perdu 1-0. Cette fois, l'enjeu du match devrait déboucher sur une équipe plus proche de celle alignée en MLS et qui comprendra forcément Jack McInerney, resté sur le banc contre le Fire de Chicago.

«Je ne critique pas le club et j'étais bien content de jouer, mais l'an dernier, on a été beaucoup de jeunes lancés en même temps dans cet environnement-là (au Guatemala), a expliqué Wandrille Lefèvre.

Cela n'a peut-être pas été facile pour nous parce que cela faisait longtemps qu'on n'avait pas joué et, tout à coup, on était confrontés à cet environnement. Cette fois, je suppose que ce sera plus équilibré, car c'est la compétition dans laquelle on veut se qualifier, et il y aura des vétérans capables de calmer. Surtout, il faudra rester calme et ne pas paniquer par rapport à ce qu'il y a en face.»

La préparation du match aller a été typique de la Ligue des champions. Le défi a alors été de dénicher des images d'un adversaire dont la saison ne faisait que commencer. Un adversaire, sixième de son championnat national, qui s'était ensuite déplacé à Montréal avec un effectif réduit en raison de problèmes de visas. Malgré cela, l'Impact, réduit à 10 après l'expulsion d'Hassoun Camara (72e minute), l'avait emporté dans la douleur grâce à un but de Marco Di Vaio.

À quoi s'attendre, cette fois? «Je pense qu'ils vont déjà avoir la confiance de jouer à domicile. Puis, ils nous ont vus jouer et on les a vus jouer, a répondu Lefèvre. Je pense que l'on va voir une équipe totalement différente dans l'intensité et dans l'impact physique imposé. Ça va être compliqué, et on s'attend à un environnement très difficile, comme au Guatemala. On avait failli prendre un point, l'an dernier, et cette fois, on y va pour les trois points.»

Si Camara et Frank Klopas purgeront leur match de suspension, Nacho Piatti sera disponible.