Le nouveau joueur désigné de l'Impact de Montréal, Ignacio Piatti, a été officiellement présenté aux médias, jeudi, au Stade Saputo. Si l'Argentin de 29 ans s'amène avec beaucoup de confiance, son arrivée a aussi fait pousser un soupir de soulagement à l'entraîneur-chef Frank Klopas et à l'Impact.

L'entrée en scène d'Ignacio Piatti est survenue à 10 h 27. En compagnie de son compatriote Andres Romero, le joueur désigné a été l'un des derniers Montréalais à fouler la pelouse du stade Saputo, jeudi, à l'occasion de son premier entraînement. Les deux hommes se sont immédiatement placés au centre d'un toro avant que le groupe ne soit rassemblé par Frank Klopas. En guise de bienvenue, les joueurs lui ont alors réservé une petite salve d'applaudissements.

Pendant longtemps, Piatti s'est résumé à des rumeurs et à quelques images glanées sur l'internet ou sur les chaînes spécialisées. Puis, le parcours victorieux de son club en Copa Libertadores a repoussé son arrivée jusqu'à l'extrême limite. Jeudi, le contact a enfin eu lieu entre le nouveau numéro 10 et ses nouveaux coéquipiers lors d'une séance de moins de 60 minutes. Ce moment est le fruit d'un travail de longue haleine du club qui, sans l'épopée continentale de San Lorenzo, aurait aimé devancer son arrivée de quelques mois.

Malgré l'attente et les circonstances, le joueur de 29 ans n'a jamais douté. «Je suis content d'être ici, a-t-il lancé, en français, avant de revenir à sa langue maternelle. J'avais très envie de venir avec l'Impact et j'ai bien profité de mon premier entraînement avec mes nouveaux coéquipiers. [...] Je sais que l'équipe ne va pas bien, cette saison, mais je suis prêt à jouer dès samedi pour l'aider à gagner.»

En attendant de voir s'il jouera, demain, et s'il parviendra à illuminer une saison cauchemardesque, le premier effet Piatti prend la forme d'un vent de fraîcheur. «Quand vous recrutez un joueur de ce calibre, cela tire tout le monde vers le haut au sein de l'équipe, a indiqué l'entraîneur Frank Klopas. On a même pu le sentir un petit peu à l'entraînement, [jeudi]. L'arrivée de quelqu'un de l'extérieur, qui vient de remporter un championnat, peut aussi être bénéfique pour tout un groupe qui vit des moments difficiles.»

«On a pu parler avec lui dans le vestiaire et c'est quelqu'un de très intelligent, a ajouté Hassoun Camara. Cela se voit qu'il est content d'être là et on est tous très heureux de l'accueillir. J'espère qu'on va pouvoir amener un souffle nouveau au club.»

Sur le côté gauche

Après quelques exercices avec le ballon, jeudi, Klopas a constitué deux équipes pour un match disputé sur une moitié de terrain. Dans le groupe des titulaires, le milieu argentin s'est alors retrouvé sur le côté gauche, aux côtés de Dilly Duka et de Justin Mapp. Le milieu défensif Gorka Larrea a ensuite enfilé sa casquette de traducteur en devenant le relais entre le Sud-Américain et Eric Miller, compagnons du côté gauche.

Si Klopas a vanté sa polyvalence offensive, tout indique donc que Piatti conservera sa place sur ce flanc, où il a connu de très beaux moments individuels et collectifs à San Lorenzo. «Il est à l'aise sur les ailes ou en soutien de l'attaquant, a détaillé l'entraîneur. S'il est sur le côté, il a cette habileté de revenir dans l'axe et de soutenir l'attaque. Il est aussi très bon dans les dribbles. Sa vision, sa qualité avec le ballon et sa finition vont injecter beaucoup de qualité à notre équipe.»

Avant même sa première apparition officielle, celui qui a signé une entente de trois ans et demi a séduit ses coéquipiers au cours du premier entraînement. «On a tout de suite vu qu'il avait une très bonne qualité technique et que c'est un très bon joueur de foot, a expliqué Camara. Maintenant, on ne peut pas s'attendre à ce qu'il soit le joueur miracle et lui mettre la pression.»

Adaptation

Piatti, qui n'a pas manqué de féliciter ses anciens coéquipiers de San Lorenzo, devra maintenant s'habituer à un nouveau style de soccer et à un nouvel environnement. L'avantage est que l'Impact n'est pas son premier club hors de l'Argentine, lui qui a déjà connu des expériences en France, puis en Italie. En attendant l'arrivée de sa famille, il pourra se tourner vers Romero s'il veut recréer un petit bout d'Argentine à Montréal. Il pourra aussi s'appuyer sur les autres membres hispanophones et italophones du club pour mieux absorber les directives de Klopas.

«On doit l'aider pour qu'il comprenne la MLS, ce que l'on veut faire sur le terrain et nos problèmes actuels. Les trois prochains mois serviront d'expérience pour les années à venir, mais on attend quand même qu'il apporte quelque chose maintenant, a souligné Di Vaio, qui est passé par le même chemin, en 2012. Nos situations sont différentes, car je suis arrivé après une saison complète. J'étais peut-être un peu fatigué mentalement et physiquement alors qu'il est en pleine forme. Il sera mieux au niveau physique.»