Le premier match montréalais de la Coupe du monde féminine des moins de 20 ans s'est rapidement mué en une démonstration, hier, au Stade olympique. Devant une maigre foule, la France a entrepris son tournoi par une large victoire de 5 à 1 aux dépens du Costa Rica. Parmi les buteuses, Claire Lavogez s'est notamment offert un doublé grâce à une volée qui devrait trouver une place de choix parmi les plus beaux buts du tournoi. Les Ticas ont sauvé l'honneur dans le temps additionnel par le biais de Melissa Herrera.

La victoire des Bleuettes est tout sauf une surprise puisque son groupe s'articule autour de joueuses qui ont régné sur le monde, en 2012 (moins de 17 ans), puis sur l'Europe, l'année suivante (moins de 19 ans). Certains éléments ont aussi connu le plaisir d'une sélection avec les séniors tout en étant des habituées du championnat de France, deuxième de l'indice UEFA.

En d'autres termes, ce France-Costa Rica a été l'exemple typique d'un duel de premier tour entre deux nations aux moyens - et aux ambitions - forts différents. «Notre problème n'est pas financier, mais nous sommes encore en développement, a indiqué le sélectionneur costaricain Carlos Avedissian. Les joueuses ne sont pas professionnelles; elles travaillent ou étudient, et le soccer n'est qu'un complément. Nous sommes encore loin d'être à un niveau professionnel. [...] Il y a une énorme différence entre les possibilités de formation au Costa Rica et en France.»

Sauf rares exceptions, les 21 joueuses françaises évoluent effectivement dans les structures des plus grandes équipes hexagonales. Avec une meilleure formation, la qualité du jeu n'a pu que suivre une courbe ascendante, ces dernières années. «Le soccer féminin a bien évolué dans la technique ou dans la vitesse de jeu. Même si cela reste un sport macho, les garçons regardent de plus en plus le [soccer] féminin, a expliqué Lavogez, élue joueuse du match. Et, quand on passe à la télévision, on essaie, comme [hier], de montrer le plus beau jeu possible.»

Si le poids économique et médiatique du soccer féminin français reste à des années-lumière de celui des hommes en France, un petit essor s'est fait sentir après la quatrième place obtenue lors du Mondial senior, en 2011. Les matchs de la sélection ont ainsi battu des records d'audience avec 1,8 million de téléspectateurs lors de l'Euro 2013.

Dans ses colonnes hier, le journal L'Équipe a également accordé une petite place à cette Coupe du monde des moins de 20 ans. «Le [soccer] féminin a pris de l'ampleur en France puisque quatre ou cinq clubs sont maintenant professionnels, s'est réjouie Lavogez. Les autres ont un peu plus de difficultés, mais ils essaient quand même de tirer leurs équipes vers le haut.»

Victoire de la Nouvelle-Zélande



Dans l'autre match du groupe D, la Nouvelle-Zélande a défait le Paraguay par la marque de 2 à 0. Emma Rolston et Stephanie Skilton ont fait la différence en première mi-temps, malgré un public acquis à la cause sud-américaine. Les quatre mêmes équipes se retrouveront samedi au Stade olympique: la Nouvelle-Zélande y affrontera la France, alors que le Costa Rica croisera le Paraguay.