La MLS se targue d'être une ligue où règne la parité entre les 19 équipes. Ce concept était difficilement visible, hier au stade Saputo, lorsque l'Impact a reçu une autre leçon de la part du Sporting Kansas City. En moins de 35 minutes, les Montréalais, réduits à dix après l'expulsion de Collen Warner, étaient déjà menés 2 à 0. Verdict final? Une défaite de 3 à 0, des huées de plus en plus soutenus, des chants à la gloire de Marco Schällibaum et des appels à la démission de Nick De Santis.

Même Joey Saputo a longuement quitté son siège, visiblement contrarié par la pauvreté du jeu affichée par son équipe. «Nos supporters méritent mieux. Il y aura des changements, je vous le garantis», a-t-il d'ailleurs écrit sur son compte twitter au coup de sifflet final. Frank Klopas dans tout ça? Il a dit comprendre la frustration des partisans et saisit que son travail est jugé en fonction des résultats. «Je sais que je fais les bonnes choses, mais à la fin, je suis l'entraîneur et je suis responsable.»

Après l'humiliante défaite à Edmonton, mercredi, le scénario ne pouvait donc pas être plus cauchemardesque pour l'Impact qui affiche toujours six minuscules points après neuf rencontres. Qui a dit qu'il y avait de la lumière au bout du tunnel? Contre la machine bleu-ciel du Midwest, l'approche de l'Impact, par ailleurs privé de Marco Di Vaio (ischio-jambiers)et Matteo Ferrari (mollet), allait forcément être défensive. Cette volonté de rester compact et de profiter des contre-attaques a cependant volé en éclat, dès la 18e minute. Après une main volontaire de Warner à quelques centimètres de la ligne de but, Dom Dwyer n'a pas tremblé au moment de réussir son penalty. Et puisque l'histoire se répète sans que l'Impact n'apprenne de ses erreurs, c'est avec une remise en touche que cette action a débuté...

«On avait identifié le danger avec (Aurélien) Collin et ce n'est pas lui marque, a expliqué Wandrille Lefévre. Je ne pointe personne, mais les matchs se gagnent et se perdent sur des périodes de 30 secondes ou deux minutes. Cette longue touche change complètement le match.»

«Cela été un match bizarre avec notre déplacement en milieu de semaine et le carton rouge, tôt dans la rencontre, a ajouté Klopas. Cela a changé l'allure du match, même si on a connu quelques bons moments, en première mi-temps. Sur des contre-attaques, on s'est retrouvé aux bons endroits.»

Le reste de la rencontre, avec l'Impact évoluant à 10, a pris des allures de lente agonie.  Vu la différence de calibre entre les deux clans, il n'a d'ailleurs jamais été question d'égalisation montréalaise, mais bien de limiter les dégâts. «C'est dur quand tu prends un but, un penalty, un carton rouge après 15 minutes et que tu sais que tu vas courir tout le match puisque Kansas City est une bonne équipe en possession. C'est ce qui est arrivé et cela a été un match difficile tout le long», a regretté Patrice Bernier 

En première mi-temps, seul Justin Mapp - le Montréalais le plus actif - a cadré sa tentative de 20 mètres après un beau raid sur le côté gauche. Pendant ce temps, le Sporting a monopolisé le ballon en variant le rythme et en exploitant parfaitement la largeur du terrain. Le deuxième but est la conséquence d'un centre de Chance Myers que Paulo Nagamura, seul au second poteau, a repris sans problème (34e).

En exagérant à peine, une seule moitié de terrain aurait été nécessaire pour la deuxième mi-temps. Dans des proportions dignes du FC Barcelone, époque Pep Guardiola, le Sporting a conservé le ballon pendant 78% du temps, effectué 803 passes et obtenu les meilleures occasions. Que Dwyer aggrave le score, à la 64e minute, n'a finalement rien changé aux maux montréalais. Sur le terrain et dans les bureaux, une prise de conscience est plus que nécessaire. Ce que Saputo a d'ores et déjà promis...