Opportunisme, immobilisme. Voilà, en deux mots, ce qui résume la saison en deux temps de l'Impact de Montréal.

Lancée de belle façon grâce au sens du but de son attaquant de pointe et joueur désigné Marco Di Vaio, qui est devenu le premier joueur dans l'histoire du club à atteindre le cap des 20 buts, la première moitié de saison a propulsé le onze montréalais jusqu'au premier rang dans l'Association Est.

C'était là une position inattendue pour un club qui visait simplement une place en séries à sa deuxième campagne dans la MLS. Cela a d'ailleurs amené la direction de l'Impact à parler de prolongation de contrat pour l'entraîneur recrue Marco Schdllibaum. Et ce, même si plusieurs des victoires avaient été acquises grâce à l'opportunisme de Di Vaio, qui a fait oublier que le onze montréalais s'en tirait avec les trois points au classement même s'il avait été largement dominé dans le cours du jeu.

En position de se qualifier aisément pour les séries au moment d'amorcer la deuxième moitié de saison, l'Impact s'est considérablement compliqué la tâche avec une fin de parcours désastreuse. Il s'est finalement qualifié au bris d'égalité devant le Fire de Chicago, parce qu'il a marqué trois buts de plus sur l'ensemble de la saison. Mais ça n'a fait que prolonger l'agonie puisque la troupe de Schdllibaum est allée s'écraser à Houston lors du premier tour éliminatoire.

La fiche de 1-6-1 de l'Impact dans le dernier droit a été largement documentée et commentée, mais en fin de compte le club montréalais n'a jamais mérité qu'on le qualifie de club de premier plan en 2013.

C'est ainsi que les quatre victoires en cinq matchs récoltées en mars ont caché le fait que l'Impact a connu des séquences bien ordinaires lors des mois qui ont suivi.

En championnat de la MLS, le onze montréalais a montré une fiche de 1-0-1 en avril, de 2-1-1 en mai, 2-2 en juin, 1-1-3 en juillet et 2-2-1 en août. Rien pour crier au génie... et de quoi faire taire les rumeurs du renouvellement de contrat du «Volcan suisse».

Le parcours en compétition de coupe a adopté une courbe semblable, alors que la victoire en Championnat canadien et un tirage au sort favorable en vue du tournoi rotation de la Ligue des Champions de la CONCACAF laissaient présager un parcours intéressant. La surutilisation des éléments les plus sûrs de l'équipe a toutefois mené à une fatigue généralisée chez les vétérans, que l'éclosion des jeunes de l'académie n'a pas réussi à colmater.

L'opportunisme du début de saison a donc fait place à l'immobilisme, alors que personne chez l'Impact, qu'il s'agisse des dirigeants, des entraîneurs ou des joueurs, n'a eu la capacité ou la volonté de changer le cours des événements _ mis à part une petite mi-temps contre l'Union de Philadelphie au stade Saputo, qui a permis de transformer une défaite imminente en victoire de 2-1.

Cet immobilisme s'est poursuivi à l'automne, alors que le président Joey Saputo et le directeur sportif Nick De Santis sont restés entre deux chaises en ce qui concerne le statut de Schdllibaum. La direction s'est ensuite contentée, comme seuls changements à la formation, de retrancher des joueurs tels que le capitaine Davy Arnaud.

Ce silence apparent cachait toutefois les tractations en coulisses qui ont mené à l'embauche de Frank Klopas comme entraîneur-chef et directeur du personnel, une semaine avant Noël. Il est alors devenu clair qu'on comptera sur l'ancien pilote du Fire pour recruter de nouveaux joueurs, du moins ceux ayant une expérience de la MLS.

Sur le plan individuel, Di Viao a évidemment accaparé une grande part de l'attention en 2013. Il méritait pleinement d'être finaliste au titre de joueur le plus utile à son équipe dans la MLS puisque sans son opportunisme, l'Impact aurait passé l'année en bas de classement.

Comme Di Vaio l'avait fait en 2012, le milieu défensif Hernan Bernardello s'est amené en cours de saison à titre de joueur désigné et il a montré de belles promesses. Les partisans - et De Santis - espèrent maintenant que l'Argentin va éclore en 2014, à sa première campagne complète en Amérique du Nord, comme Di Vaio l'a fait en 2013.

La dernière saison a par ailleurs révélé le courage et la détermination du défenseur latéral Jeb Brovsky, qui n'a raté que quelques minutes de jeu en dépit d'une grave fracture du nez, en plus de confirmer la constance et la polyvalence de Hassoun Camara, qui a été solide autant comme défenseur central que latéral en plus de marquer des buts spectaculaires.

Même si Andrew Wenger a suscité d'interminables discussions sur les réseaux sociaux en raison de son manque de finition à l'attaque, c'est à Andres Romero que revient le titre de souffre-douleur de l'année des partisans de l'Impact. On a beau attribuer ses mauvaises sorties à son inexpérience de la MLS et à la naissance de jumeaux en cours de saison, il a été tellement constant dans son manque d'engagement que c'en était navrant.

Le jeune Brésilien Felipe a lui aussi connu une baisse de régime marquée après une excellente saison 2012, mais dans son cas, il semble y avoir l'espoir d'un retour en force en 2014.

Il n'y aura toutefois pas de retour pour Alessandro Nesta, un joueur légendaire qui a choisi de prendre sa retraite dans la quasi discrétion.