La 18e saison de la MLS se conclut, cet après-midi (16h), avec une finale inédite entre le Sporting Kansas City, hôte du match, et le Real Salt Lake. Voici six éléments auxquels prêter attention.

La bataille du milieu

En soccer, tous les entraîneurs soulignent l'importance de remporter la bataille du milieu de terrain. Autant le Sporting Kansas City, avec ses trois milieux axiaux, que le Real Salt Lake, avec son losange, ont de beaux atouts à faire valoir. Les caractéristiques sont toutefois différentes. «Le milieu de Kansas City, c'est la puissance, résume Patrice Bernier. Ils sont capables de faire courir et de mettre la pression quand on a le ballon.»

De son côté, le RSL a été l'adversaire le plus difficile à affronter, poursuit le Brossardois. «Ils font bien circuler le ballon et essaient de garder la possession. Comme l'Impact, ce n'est pas une équipe athlétique, mais elle mise sur des joueurs techniques. Je pense à [Kyle] Beckerman ou à [Javier] Morales, dont le Q.I. de soccer est très élevé.» Ce secteur de jeu a d'ailleurs inscrit 22 buts et produit 24 passes décisives, en 2013.

Le SKC en manque de buteurs

S'il fallait trouver un point faible à Kansas City, c'est vers le poste de numéro 9 qu'il faudrait se tourner. En plus du transfert de Kei Kamara à Middlesbrough (sept buts en 2013), le joueur désigné Claudio Bieler (10 buts) a doucement perdu la confiance de l'entraîneur Peter Vermes.

Du coup, Kansas City s'est tourné vers l'inexpérimenté Dom Dwyer lors des six derniers matchs de la saison. En séries, il a partagé ce rôle avec Teal Bunbury, qui peine toutefois à afficher les promesses faites lors de sa saison 2011. Si Dwyer semble être en tête pour commencer le match, il reste également à connaître l'identité des autres attaquants. L'excellent Graham Zusi peut autant évoluer sur un côté qu'en milieu de terrain.

Quelle transition pour le RSL?

Avec les départs de Jamison Olave, Will Johnson et Fabian Espindola, l'hiver dernier, le Real Salt Lake était promis à une saison de transition. Or, le club de l'Utah a accumulé des statistiques semblables avec, par ailleurs, la meilleure attaque de son histoire (57 buts). Ces changements ont surtout permis à d'autres joueurs de prendre une place importante dans le groupe. Outre l'expérimenté Ned Grabavoy, qui a connu la meilleure saison de sa carrière, et la résurrection de Javier Morales, la parole a été donnée à la jeunesse. L'attaquant Devon Sandoval et la paire de milieux Luis Gil-Sebastien Velasquez - sur les côtés dans le losange - ont tous contribué à la bonne saison du RSL.

Duel d'entraîneurs

S'ils ont des personnalités très différentes, Vermes et Jason Kreis ont une chose en commun: ils ont eu le temps et le luxe de donner une réelle identité de jeu à leur équipe. Grâce à deux systèmes quasi immuables, le 4-3-3 pour Kansas City et le 4-4-2 en losange pour Salt Lake City, les deux adversaires sont ainsi en tête sur le plan de la possession de balle avec plus de 56%. Salt Lake City est également au sommet au chapitre des passes réussies.

Depuis trois ans, Vermes a su relancer l'équipe du Midwest grâce à une défense hermétique - Matt Besler et Aurélien Collin forment la meilleure charnière centrale -, puis un style préconisant du jeu physique et une pression étouffante. Kreis, qui pourrait rejoindre le New York City Football Club, a fait du Real Salt Lake un modèle de réussite et d'esthétisme.

Quel impact médiatique?

Avouons-le, cette 18e finale ne risque pas de soulever les passions du grand public aux États-Unis. Déjà, l'an dernier, la présence d'un grand marché - celui de Los Angeles - et d'une pléiade de vedettes ne s'était traduite que par 797 000 spectateurs sur ESPN. Peut-on imaginer que le Real Salt Lake et le Sporting Kansas City, nonobstant leur qualité respective, attisent davantage de curiosité?

La concurrence du football universitaire, cet après-midi, tout comme le calendrier des séries n'aident pas vraiment la MLS. Après une succession de matchs entre le 31 octobre et le 10 novembre, seulement deux rencontres ont été disputées depuis. Signe de cette perte de vitesse, le duel retour entre les Timbers de Portland et le Real Salt Lake a été suivi par 271 000 personnes. Du 18 au 24 novembre, il s'agit tout simplement du programme le moins suivi sur ESPN et ses filiales.

Un début de rivalité

Pour la deuxième année consécutive, l'équipe ayant accumulé le plus de points lors du calendrier a l'avantage d'accueillir la MLS Cup. Malgré l'appui d'une foule nombreuse et enthousiaste, Zusi et compagnie n'ont toutefois pas transformé leur Sporting Park en une forteresse. Cette saison, ils y ont été battus à cinq reprises et présentent, au total, le 13e dossier de la MLS avec 30 points récoltés.

Une chose est cependant certaine: un déplacement à Kansas City n'est pas de tout repos. Kreis, tout comme son directeur général, Garth Lagerwey, avait déjà exposé un malaise devant le jeu physique, voire robuste du Sporting. Et même si la rivalité entre les deux clubs est très loin d'être la plus forte de la MLS, le dernier affrontement s'était soldé par quelques tacles appuyés, sept cartons jaunes et une expulsion.