Lionel Messi, la star argentine du FC Barcelone, a tenté de convaincre la justice de son innocence, vendredi, lors de son audition pour une évasion fiscale présumée, un scandale qui ne semble pas avoir entamé l'image lisse du joueur de soccer quadruple Ballon d'Or.

L'idole des terrains de soccer, âgé de 26 ans, a été entendu plus de deux heures et demie par le juge qui l'a mis en examen en juin, tout comme son père, pour une fraude fiscale portant sur 4,16 millions d'euros (5,81 millions $).

Arrivé en voiture, souriant, au tribunal de Gava, la ville de la banlieue de Barcelone où il réside, Messi en est ressorti sans mot dire après l'audition.

Son père, Jorge Horacio Messi, l'avait précédé une heure plus tôt.

L'audition «a montré qu'il y avait une faible volonté de fraude et une grande volonté de régulariser sa situation vis-à-vis du fisc au lieu de se lancer dans une bataille exacerbée avec l'État», a affirmé à la presse son avocat, Cristobal Martell.

Depuis le début de la procédure, la position de la famille Messi a été «transparence, clarté et collaboration» avec les autorités compétentes, a-t-il insisté.

«Très tranquille»

Les deux hommes, qui ont démenti les faits en rejetant notamment la faute sur un ex-agent, sont accusés d'avoir caché au fisc espagnol une partie des revenus tirés du droit à l'image du joueur entre 2006 et 2009.

«Je suis très tranquille. Je suis en dehors de ça, tout comme mon père», avait déclaré Messi en juillet.

Malgré cette épée de Damoclès judiciaire, les performances du joueur n'ont pas semblé affectées: l'international argentin a déjà marqué dix buts en huit matches avec le Barça, toutes compétitions confondues, cette saison.

Alors qu'ils encouraient la prison, le père et le fils ont remboursé en août cinq millions d'euros au fisc, ce qui pourrait leur permettre de minimiser leurs peines s'ils venaient à être condamnés.

La mise en examen des deux hommes avait fait grand bruit en juin, «Leo» Messi bénéficiant jusqu'alors de l'image d'un joueur plus humble que d'autres stars du soccer.

Néanmoins, une fois la surprise passée, la popularité du footballeur n'a pas semblé pâtir de ces accusations. Et pour l'heure, son image semble intacte auprès des supporteurs.

«Messi est une idole pour les enfants et pour les plus âgés. Cette histoire sera tout de suite oubliée», remarquait Joaquin Bosch, un pré-retraité de 60 ans attablé devant une bière à une terrasse près du tribunal. «Il suffit de payer le fisc et de marquer des buts, et on oublie tout».

«Son problème avec le fisc a un peu affecté l'image de Messi, surtout au début car cela a été une information choquante», estimait Javier Matallanas, directeur adjoint du quotidien sportif AS. «Mais je crois que désormais, l'opinion a un avis clair sur cette question et a vu que cela n'a rien à voir avec lui».

Ancien agent en question

Selon lui, Messi «est là pour jouer au soccer et le problème provient de ses conseillers fiscaux. C'est ce qu'a dit son père et je le crois tout comme la majorité des gens. Car cela n'a pas de sens qu'il essaie d'escroquer le fisc».

La défense a tenté d'exonérer le joueur de toute responsabilité et de faire accuser un de ses anciens agents, Rodolfo Schinocca.

D'après un courrier de Jorge Messi obtenu par le quotidien catalan El Periodico, le père du joueur estime que Schinocca s'est chargé de «la structure et la gestion» des revenus de Messi liés à ses droits d'image.

L'ex-agent a lui souligné qu'il avait cessé de travailler avec les Messi en 2006, soit avant la période incriminée.

Lionel Messi était classé en juin à la dixième place des sportifs les plus riches du monde par le magazine Forbes, qui lui attribue un salaire annuel de 20,3 millions $ et des revenus commerciaux s'élevant à 21 millions $.

Malgré sa mise en examen, Messi reste d'ailleurs l'une des têtes d'affiches publicitaires de l'équipementier Adidas ou de la série de jeux vidéos FIFA, dont le nouvel épisode FIFA 2014, avec Messi sur la pochette, sort cette semaine en Espagne.