Le Bayern de Munich entreprend la défense de son titre en Ligue des champions contre le CSKA de Moscou et le directeur sportif du club allemand a ressenti le besoin de lancer un avertissement qui a été saisi par les joueurs.

Les succès sans précédent de la saison dernière ont fait place à un début de saison mitigé avec le nouvel entraîneur Pep Guardiola - selon les standards élevés du Bayern - incitant Mattias Sammer à mettre en garde contre la complaisance avant la visite du meneur de la ligue russe, mardi.

Le Bayern tente de devenir la première équipe depuis 1990 à défendre son titre à la Coupe d'Europe.

«C'est la plus belle compétition de la saison», a déclaré Guardiola, lundi.

Viktoria Plzen, champion de la ligue tchèque, reçoit Manchester City dans l'autre match du goupe D. Les

visiteurs chercheront à faire mieux avec leur nouvel entraîneur Manuel Pellegrini après avoir été évincés de la phase de groupes ces deux dernières saisons.

Pellegrini a guidé Malaga jusqu'aux quarts de finale la saison dernière.

Aucune équipe n'est parvenue à défendre son titre en Ligue des champions depuis sa création en 1993 et Sammer espère provoquer une réaction de la part de ses joueurs dans l'espoir de répéter la réussite de la dernière saison.

«Nous sommes un peu en léthargie, nous jouons au football sans émotion, nous faisons le minimum, a déclaré Sammer après la victoire de 2-0 du Bayern en Bundesliga aux dépens de Hanovre, samedi. Ce n'est pas suffisant pour le niveau du football que nous voulons jouer.»

Sammer a souligné que le Bayern a été vaincu dans la super Coupe d'Allemagne par le Borussia Dortmund, «a fait cadeau de points» en Bundesliga à Fribourg, et est passé très près d'une défaite en super Coupe face à Chelsea - Javi Martinez créant l'égalité sur le dernier jeu dans le temps ajouté pour finalement l'emporter aux tirs au but.

«Nous devons sortir de cette zone de confort. Notre entraîneur doit chaque fois sortir un discours de feu. Ça ne va pas comme ça, a poursuivi Sammer, suggérant que l'excuse de la période d'ajustement de l'ère de Jupp Heynckes, le prédécesseur de Guardiola, n'est plus pertinente.

«Je ne veux pas entendre de discussions sur les systèmes de jeu ou autre chose. Nous venons de parler de quelques éléments de base, à savoir l'émotion et la passion de jouer au football.»

Guardiola a déclaré qu'il était «satisfait» des performances de son équipe à ce jour «mais nous devons essayer et jouer pendant les 90 minutes.»

L'ancien entraîneur de Barcelone a déclaré qu'il était le seul responsable des performances des joueurs - «les joueurs font ce que je leur dis» - et qu'il n'a pas besoin du soutien de la direction du Bayern pour gérer l'équipe.

«J'ai remarqué dès le tout début que Mattias, Kalle (le président du Bayern Karl-Heinz Rummenigge) et Uli (Hoeness, le président de Bayern) m'ont soutenu. Mattias est très émotionnel, comme moi, et après le match, il peut donner son avis. Il est l'une des personnes les plus importantes ici, a déclaré Guardiola.

«Je ne suis pas surpris qu'il ait donné son opinion. C'est culturel. Ça n'arrive pas à Barcelone ou à Madrid. Mais les gens ici ont le droit de donner leurs avis. Si vous agissez comme ça en Espagne, ce serait un gros problème.»

Guardiola n'est pas en terrain inconnu avec le CSKA puisqu'il faisait partie de l'équipe de Barcelone qui a cédé son titre de la Coupe d'Europe lors d'une défaite à domicile aux dépens du club russse en novembre 1992.

Mais le CSKA a perdu ses deux matchs disputés en Allemagne, contre le Hamburger SV et Wolfsburg. Le Bayern et le CSKA ne se sont jamais affrontés.

L'équipe russe revient en Ligue des champions après une absence d'un an, effectuant sa cinquième présence en huit saisons.

«Nous avons un objectif, c'est de nous présenter sur le terrain et d'essayer de gagner, a fait savoir le gardien Igor Akinfeev du CSKA sur le site de l'UEFA. Mais si nous n'y arrivons pas, nous garderons la tête haute. Vous ne pouvez pas toujours battre les meilleures équipes du monde.»