Après dix saisons passées à Everton, le successeur d'Alex Ferguson à la tête de Manchester United, David Moyes, connaît déjà des difficultés, alors que la pression et les attentes placées sur lui seront forcément compliquées à gérer.

Il savait que les choses seraient difficiles. Mais il ne pensait pas qu'elles le seraient à ce point. Depuis son arrivée à Manchester United, officiellement le 1er juillet, David Moyes découvre un peu plus chaque jour ce que représente de diriger l'un des plus grands clubs du monde.

De son propre aveu, il peine à s'adapter à la pression qui entoure tous ses faits et gestes, passés au crible. Dans un certain confort à Everton, il se retrouve dans le volcan médiatique, marketing et commercial de Manchester United.

L'incroyable exposition médiatique du club, jusqu'alors géré de main de maître par Ferguson, a pour l'instant gagné sans soucis son premier round avec Moyes.

Il est d'ailleurs difficile de trouver un précédent similaire à celui de l'ancien technicien de Preston North End. Dans l'ère moderne, rares sont les entraîneurs avec un palmarès vierge à avoir été propulsés sur le banc de l'un des plus grands clubs du monde. Frank Rijkaard, qui était passé en un an du Sparta Rotterdam au chômage puis au FC Barcelone en 2003, est probablement le dernier en date, avant Moyes. À son arrivée, le Néerlandais avait connu six mois très délicats avant de trouver la bonne formule et d'amener le Barça vers les sommets.

En plus des résultats, qui, une fois le Championnat commencé, conditionneront sa situation et son avenir, ce dont Moyes a besoin, c'est d'une recrue de classe mondiale. Montrer qu'il est capable d'attirer un grand joueur qui prouvera sa crédibilité et surtout qui prouvera que Manchester United, sans Ferguson mais avec Moyes, est toujours attractif.

«MU» moins attractif

Pour l'instant, c'est un échec cuisant. En termes de négociations, puisque MU n'a enregistré aucune arrivée. Mais également en termes d'image: là où Ferguson optait pour des négociations discrètes, Moyes n'a lui quasiment rien caché de ses offres pour Leighton Baines, Thiago Alcantara ou Cesc Fabregas.

Toutes ont été rejetées, les joueurs préférant rester dans leurs clubs respectifs ou aller ailleurs. Ces refus ont terni un peu l'image d'un club qui n'avait jamais eu ce genre de problème sous l'ancien régime. Et la liste pourrait s'allonger d'ici à la fin du marché des transferts...

Si Manchester United n'attire plus, c'est que Moyes n'attire pas forcément. Qui plus est, les performances de son équipe lors des matches amicaux ont laissé un sentiment confus aux partisans et aux observateurs.

S'il apparaît que David Moyes est un très bon entraîneur, est-il pour autant le bon choix pour l'après-Ferguson à Manchester United ? Les prochaines semaines le diront. Ses premiers pas à Old Trafford ont été une véritable épreuve. Il avait hâte que la saison s'ouvre officiellement. Elle a débuté par un succès sans triomphalisme contre Wigan, équipe de 2e division, lors du Community Shield à Wembley dimanche grâce à deux buts de Robin Van Persie.

Moyes s'est acheté un peu de répit, mais il sait aussi que dès à présent, il n'aura pas droit à l'erreur.