La controverse entourant l'interdiction de porter un turban dans les matchs de la Fédération québécoise de soccer (FQS) pourrait bien tirer à sa fin.

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La Fédération internationale de football (FIFA) a annoncé ce matin qu'elle autorisait les joueurs de soccer canadiens à porter le turban pour pratiquer leur sport favori, ouvrant la porte à une levée de l'interdiction en vigueur au Québec. Depuis le début de cette affaire, la FQS affirmait attendre des règles plus claires de la part de la FIFA.

Dans un communiqué publié en milieu de journée, la FQS dit d'ailleurs accueillir avec «enthousiasme et soulagement» les déclarations de la FIFA. Elle fera connaître sa décision finale demain.

Pour l'instant, «le conseil d'administration de la FSQ sera saisi dans les plus brefs délais de la position de la FIFA», indique le communiqué.

Projet-pilote

Certaines conditions devront être respectées par les joueurs qui décideront de conserver leur couvre-chef, a prévu la FIFA. L'organisation exige que le turban soit «de la même couleur que le maillot du joueur», qu'il ne soit «pas attaché au maillot» et qu'il ne pose pas «de danger pour les joueurs».

Il y a trois jours, l'Association canadienne de soccer (ACS) a expulsé de ses rangs la FQS en raison de l'interdiction du port du turban que la section provinciale a décidé d'appliquer lors de ses matchs.

L'annonce de la FIFA reconduit un projet-pilote approuvé en octobre 2012. Selon le communiqué de presse, il sera examiné puis soumis à un nouveau vote en octobre prochain.

La lettre de l'organisation internationale annonçant à l'ACS qu'elle reconduisait le projet-pilote a été envoyée hier, toujours selon le communiqué. Ce document «autorise l'ACS à permettre à tous ses joueurs de porter des couvre-chefs selon les conditions décrites, dans toutes les régions et à tous les niveaux.

Associations satisfaites

Des associations de la communauté sikhe ont exprimé leur satisfaction devant la décision prise par la FIFA.

«Cette annonce constitue une bonne nouvelle, a indiqué Prem Singh Vinning, président du World Sikh Organization of Canada, par le biais d'un communiqué. Il est maintenant très clair qu'aucune restriction ne devrait être imposée en lien avec le port du turban par les joueurs de soccer sikhs.»

L'organisation a dit toutefois s'attrister de l'intervention de la FIFA dans ce dossier. Ce problème aurait dû être résolu sans intervention extérieure, a ajouté M. Singh.

Scène politique

Dans les derniers jours, plusieurs matchs opposants des joueurs québécois à ceux d'autres provinces ont été annulés. La région d'Ottawa-Gatineau, dans laquelle des équipes québécoises affrontent souvent des équipes ontariennes, a été particulièrement touchée.

Le débat entourant le port du turban au soccer a rapidement quitté les terrains gazonnés, cette semaine, pour se retrouver au centre des débats politiques à Québec et à Ottawa.

Pauline Marois, a appuyé la FQS. «La fédération québécoise a le droit d'établir ses propres règlements. Elle est autonome, elle n'est pas assujettie à la Fédération canadienne, et à cet égard, je la supporte dans ses orientations», a plaidé la première ministre.

Le gouvernement Harper, pour sa part, a défendu le droit de porter un turban pour jouer au soccer. «Les joueurs de soccer québécois ont le droit de porter un signe religieux qui n'affecte pas la sécurité du sport, a expliqué le ministre d'État Maxime Bernier. Et je souhaite qu'on ait plus d'ouverture au Québec en ce sens.»