Les yeux seront tournés vers Londres, cet après-midi (14h45), pour la finale de la Ligue des champions entre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund. Une finale inattendue, inédite, qui ne manque pas de charme...

Les meilleurs en Europe, sans aucun doute

Qui aurait prédit une finale 100% allemande en terre britannique? Le clin d'oeil est terrible alors que la sélection allemande a tant fait souffrir son rival anglais... Bien sûr, le Bayern était quelque peu attendu après de cruelles désillusions en 2010 et en 2012, mais le Borussia ne bénéficiait pas d'une telle cote d'amour. Pourtant, il a fini la phase de groupes sans la moindre défaite malgré une présence dans le groupe de la mort. Il a ensuite vécu un scénario inouï, en quarts de finale, en défaisant Malaga grâce à deux buts dans le temps additionnel. Et le Bayern? Champion le plus précoce de l'histoire de la Bundesliga, il a tout simplement éliminé la Juventus et le FC Barcelone pour se hisser en finale. Avec, chaque fois, une démonstration de puissance (11 buts marqués, aucun encaissé) grâce à sa maîtrise technique et à son bloc compact.

Des vedettes au service du collectif

Le Bayern a été le club le mieux représenté lors du dernier Euro avec 13 joueurs. À cette vaste expérience internationale s'ajoute une habitude des soirées européennes et un sentiment de revanche après une défaite à domicile contre Chelsea, en mai 2012. Le club bavarois, auteur d'un excellent recrutement l'été dernier, est donc composé de joueurs expérimentés qui n'ont jamais autant poussé dans la même direction. Franck Ribéry, qui a déclaré avoir retrouvé le plaisir de jouer sous Jupp Heynckes, a par exemple multiplié les replis défensifs sur son côté gauche, contre le Barça. Depuis de graves soucis financiers, en 2005, le Borussia s'est plutôt tourné vers de jeunes joueurs formés au club ou achetés à prix modeste - Marco Reus étant l'exception. Jürgen Klopp a alors modelé l'équipe selon ses principes, dont un jeu de transition dévastateur.

Duel d'entraîneurs

Cette finale sera aussi un duel d'entraîneurs entre Heynckes (68 ans), qui prendra probablement sa retraite cet été, et Klopp (45 ans), qui est l'un des entraîneurs les mieux côtés parmi ceux de la «relève». Avec une si grande différence d'âge, il est normal que la gestion humaine - un peu plus autoritaire au cours de la carrière de Heynckes - et le palmarès ne soient pas les mêmes. Malgré tout, les deux hommes jouissent d'un immense respect dans leur vestiaire respectif. Avec un style de jeu exigeant physiquement et mentalement et un groupe profond, ils ont su garder l'harmonie au sein de leur club et tirer le maximum de leur groupe. Alors, ultime consécration pour Heynckes ou prise de pouvoir de Klopp?

Une rivalité qui s'exporte

Le président du Bayern, Uli Hoeness, n'a jamais été avare de phrases assassines à l'endroit du Borussia. Il faut dire qu'avant l'incroyable sacre munichois de cette année, les hommes de Klopp ont régné sans partage sur le championnat pendant deux saisons. Cela s'est reflété dans le classement général, mais surtout lors des affrontements directs entre les deux clubs. Ce n'est qu'avec un succès en Supercoupe d'Allemagne, en août dernier, que le Bayern a finalement mis fin à cette vague d'insuccès. La rivalité s'est aussi transportée sur le marché des transferts puisque le Bayern a récemment enrôlé le milieu offensif Mario Götze, absent cet après-midi, et aurait un oeil sur Robert Lewandovski. Ces deux piliers ont marqué 34 buts et réussi 13 passes décisives, cette saison, pour le Borussia...