Après trois ans d'une liaison tumultueuse, le Real Madrid a annoncé lundi qu'il mettrait un terme en fin de saison au contrat de son entraîneur portugais José Mourinho, qui pourrait être remplacé dans les prochains jours par Carlo Ancelotti, l'actuel entraîneur du PSG.

Le président du Real Madrid, Florentino Perez, s'est contenté lundi d'annoncer le départ de Mourinho sans préciser le nom de son successeur, même si la principale piste conduit à Ancelotti, qui a fait part dimanche de sa volonté de quitter le club parisien sans obtenir de bon de sortie de ses dirigeants.

«Après les conversations que nous avons eues avec José Mourinho, nous sommes arrivés à un accord sur le fait de mettre fin à notre relation de travail à la fin de cette saison», a déclaré Florentino Perez lors d'une conférence  de presse. «Nous mêmes comme l'entraîneur sommes d'accord sur le fait que c'est le bon moment pour cela», a-t-il ajouté.

Le président du Real Madrid a toutefois souligné «qu'aucun accord» ou «pré-contrat» n'avait été conclu avec un nouvel entraîneur.

La destination de Mourinho n'a pas été précisée, mais toute la presse espagnole annonce déjà son retour à Chelsea, qu'il a entraîné de 2004 à 2007.

Arrivé au club en 2010 avec pour mission d'offrir aux Merengue leur «Decima», leur fameuse dixième Ligue des champions, un trophée qui fuit le club depuis 2002, Mourinho part sur un constat d'échec.

Le Portugais, précédé de sa réputation de faiseur de miracles, n'a cette fois ramené que trois titres en trois ans: un seul titre de champion - certes assorti d'un record de 100 points - une Coupe du Roi et une Supercoupe d'Espagne.

Querelles avec le vestiaire

«Mou», qui a reconnu lui-même qu'il avait vécu en 2012-2013 la «pire saison de sa carrière», part sur une ultime humiliation avec une défaite en finale de la Coupe du Roi (2-1 a.p.) contre les voisins de l'Atletico Madrid.

Par ailleurs, Mourinho, pourtant réputé pour ses qualités de motivateur hors-pair et de fin psychologue, quitte la capitale espagnole en s'étant mis à dos une bonne moitié de son vestiaire, excédé par les querelles de pouvoir qu'il a fomentées.

Dès décembre, il avait en effet entamé un bras-de-fer avec le gardien et capitaine du Real Iker Casillas, profitant de sa fracture à la main gauche fin janvier pour le laisser définitivement sur le banc. Et le défenseur central Pepe - pourtant l'un de ses hommes-liges - a ensuite subi le même sort pour avoir osé demander davantage de respect envers le gardien champion du monde.

En actant le départ de Mourinho, le président du Real Florentino Perez, qui était allé chercher le Portugais à l'Inter Milan en 2010, souhaite sans doute reprendre la main dans l'optique d'une possible réélection en juillet.

Mais avec le départ du Portugais, une période d'incertitude s'ouvre pour la «Maison Blanche». Les Merengue n'ont en effet pas encore arrêté le nom du successeur de «Mou».

Ronaldo très convoité

Le nom le plus cité est celui de l'Italien Carlo Ancelotti, actuel entraîneur du PSG, qui a fait part dimanche de sa volonté de quitter le club parisien tout en précisant que le Real figurait parmi les destinations «possibles».

Si le club madrilène semble plutôt intéressé par l'Italien, le PSG et son président Nasser El Khelaïfi ont toutefois averti le Real qu'ils ne souhaitaient pas libérer leur entraîneur avant la fin de son contrat en juin 2014.

La Maison Blanche va donc devoir négocier serré avec les Qataris, voire régler les 7,5 millions d'euros correspondant à la dernière année de salaire de l'Italien à Paris.

L'incertitude porte aussi sur l'effectif et plus particulièrement Cristiano Ronaldo, courtisé par de nombreux clubs, dont le PSG, et que le Real devra se dépêcher de prolonger s'il ne veut pas le perdre.

Florentino Perez a d'ailleurs récemment parlé d'une reconduction de contrat avec le Ballon d'or 2008, actuellement lié au club jusqu'en 2015.

Le reste des arrivées et départs sera beaucoup fonction du nouvel homme fort à Madrid, même si certains joueurs comme Casillas, Ramos, Xabi Alonso et Özil semblent intouchables.

Côté renforts, peu de noms étaient évoqués jusqu'ici, si ce n'est celui du Brésilien Neymar (Santos FC), qui semble toutefois plus proche du FC Barcelone, le club catalan ayant déjà versé un à-compte de 10 millions d'euros.