La finale de la Coupe d'Angleterre entre Manchester City et Wigan, samedi à Wembley (16h15 GMT), a rarement paru aussi déséquilibrée, y compris sur le plan de la pression avec des Citizens sommés d'achever sur une note positive une saison jalonnée de désillusions.

Désillusions ? La perte de leur titre de champion, récupéré par le rival de Manchester United, et surtout une nouvelle élimination prématurée en C1.

Or, entre le champion de l'an dernier, 2e cette saison, puissance de feu financière aux 22 internationaux, et Wigan, 18e de la Premier League, l'un des plus petits budgets de l'élite et «seulement» 10 internationaux, c'est clairement la lutte des classes, sur le papier en tout cas.

City est l'immense favori, deux saisons après avoir déjà remporté cette compétition face à Stoke (1-0) dans un scénario déjà similaire où les Citizens avaient dû faire face à la pression du favori.

Ils ont aussi remporté le Community Shield à Wembley l'été dernier, et tous les voyants sont au vert puisque leur métronome Yaya Touré sera finalement bien présent malgré une douleur à une cuisse le week-end dernier.

Roberto Mancini a fait tourner son effectif mardi en championnat face à West Bromwich (1-0) avec huit changements ! À l'inverse, Roberto Martinez, dont le club se bat pour le maintien, a dû aligner son équipe type contre Swansea (2-3) mardi, et la défaite a fait très mal aux Latics.

Quitte ou double pour Mancini

Il serait peut-être un peu réducteur de résumer l'avenir de Mancini de la sorte, mais l'Italien joue très gros samedi. Une défaite fragiliserait énormément sa place alors que les rumeurs de l'arrivée de Manuel Pellegrini, le gérant de Malaga, se font de plus en plus insistantes. Un succès, en revanche, assorti de la deuxième place assurée en Premier League, rendrait difficile son limogeage.

Une fois la saison terminée, il rencontrera ses dirigeants et le Cheikh Mansour pour évoquer la saison prochaine. Il lui reste quatre ans de contrat mais l'échec en Ligue des champions, avec une élimination dès la phase de groupes, comme la saison précédente, et la perte du titre de champion, sont mal passés auprès du propriétaire qui a dépensé plus d'un milliard d'euros depuis son arrivée au club à l'été 2008. Les nouveaux dirigeants venus de Barcelone (Begiristain, Ferran) ne sont pas forcément pour son maintien et tout pourrait dépendre de samedi.

Quoi qu'il arrive samedi, Wigan jouera l'Europa Ligue la saison prochaine. Mais le fera-t-il en tant que club de Premier League ? A deux journées de la fin du championnat, les hommes de Roberto Martinez, gérant talentueux qui pourrait quitter le club en fin de saison, ont trois points de retard sur Newcastle, le premier non-relégable. Avec au programme Arsenal, mardi à l'Emirates Stadium, puis Aston Villa lors de la dernière journée, l'opération maintien s'annonce très compliquée.

Cette finale de Cup, la première de l'histoire du club, tombe donc au plus mauvais moment. Wigan n'a pas un gros effectif et mentalement comme physiquement, jouer sur les deux tableaux a peut-être condamné les Latics à la descente.

Le scénario rêvé reste une victoire samedi et le maintien dans la foulée. Mais le club de la banlieue de Manchester pourrait surtout tout perdre.