Le Championnat canadien, qui commence demain soir à Toronto, sera l'occasion pour Evan Bush de renouer avec l'équipe première. Confiné aux rendez-vous de la Ligue réserve, le gardien de 27 ans sort ainsi de l'ombre pour la première fois depuis le 30 juin 2012 et une défaite à Washington (3-0). Malgré cette faible utilisation, Bush, le gardien autant que l'homme, fait l'unanimité dans le vestiaire montréalais.

«C'est un travailleur qui arrive chaque jour et qui va faire les efforts même s'il est étiqueté comme deuxième gardien et, l'an passé, comme troisième gardien. Chaque matin, il fait ses exercices dans le gym et ses exercices de passes», a expliqué Karl W. Ouimette, qui a souvent partagé le même terrain en Ligue réserve.

La force de Bush ne se limite cependant pas aux efforts fournis au quotidien ou à ses qualités intrinsèques de gardien. Après une année à observer, il a clairement indiqué sa volonté d'être le titulaire en 2013. Même si cela paraît très improbable, en raison des bonnes performances de Troy Perkins, il n'a jamais lâché prise mentalement.

«Sur le plan psychologique, il n'a pas de hauts ni de bas, mais il est toujours constant, a assuré l'entraîneur adjoint Mauro Biello. C'est une qualité extraordinaire pour un professionnel d'être capable de gérer ça mentalement. Il est l'un des joueurs qui ne s'occupent pas des choses qu'ils ne peuvent pas changer.»

Quelques minutes plus tard, Bush a révélé son secret: la psychologie sportive. Il a été initié à certains préceptes dès l'âge de 13 ans, lors d'un camp de basketball. Il les a ensuite transposés dans ses différentes étapes de joueur professionnel, soit à Cleveland, Baltimore et Montréal. Au fil du temps, il a également approfondi le sujet grâce à plusieurs lectures.

«Il y a des choses bizarres quand on parle de psychologie sportive. Il y a beaucoup de visualisation et d'affirmation. Cela consiste à dire des choses que le subconscient va croire. Je vais m'arrêter là parce que, sinon, je vais raconter des trucs de plus en plus étranges», a lancé, sourire aux lèvres, le gardien originaire de l'Ohio.

Le ton n'était toutefois pas à la plaisanterie au moment d'aborder le match aller, à Toronto. Droit comme un chêne, les mains dans le dos, il respirait la sérénité en s'imaginant dans les cages du BMO Field.

«Si je commence le match en essayant de faire des choses qui ne sont pas dans mes capacités, cela va mener à de mauvaises choses. Je sais ce dont je suis capable et je pense que cela sera suffisant pour avoir une bonne performance. Je suis mentalement prêt pour ça et espérons que cela se vérifiera.»

Motivation accrue

Bush ne sera pas le seul remplaçant habituel à affronter le Toronto FC. Au moins la moitié de l'équipe sera différente par rapport au onze idéal que Marco Schällibaum souhaiterait aligner en l'absence de blessures. La perspective d'une rotation a encore davantage accru la motivation dans le groupe montréalais au cours des dernières semaines.

«Il est vrai que si on n'est pas dans les 18 joueurs [sur la feuille de match], on peut perdre de vue la raison pour laquelle on travaille tous les jours, a mentionné Bush. Avec ces tournois et l'idée de se retrouver sur le terrain à n'importe quel moment, on peut sentir que tous les gars viennent à l'entraînement vraiment motivés.»