Marie-Ève Nault reconnaît qu'elle est un peu découragée que John Herdman, l'entraîneur de l'équipe canadienne de soccer féminin, ne lui ait pas fait signe depuis les Jeux olympiques de Londres. Mais son embauche par le KIF Örebro, en vue de la saison qui commence le 13 avril en Suède, lui permet de voir la vie de façon positive.

Encore la semaine dernière, Nault n'a pas été sélectionnée par Herdman en vue des matchs amicaux que le Canada disputera contre la France à Nice, jeudi, et contre l'Angleterre à Rotherham, trois jours plus tard. Celle qui occupe le poste de défenseur ne l'avait pas été non plus pour la Coupe des Quatre nations, en janvier, et la Coupe de Chypre, au début du mois de mars.

Herdman a été franc avec elle - comme il l'a été avec tout le monde, y compris les partisans de l'équipe canadienne - en affirmant qu'il y allait en ce début d'année 2013 avec «un mouvement jeunesse» afin de préparer le terrain pour la prochaine Coupe du monde de soccer féminin, qui sera disputée en 2015 au Canada. Mais Nault, qui a décroché la médaille de bronze avec les Christine Sinclair et compagnie au mois d'août dernier à Londres, ne peut s'empêcher de se faire quelques soucis à propos de son statut à moyen terme.

«Je n'ai pas eu de nouvelles (de Herdman) depuis le mois de novembre, a indiqué Nault depuis la Suède lors d'un échange de courriels avec La Presse Canadienne. Il m'avait dit qu'il voulait voir de plus jeunes joueuses en début d'année et que j'aurais ma chance à un moment donné. Mais dans les faits, il a utilisé jusqu'ici les mêmes défenseurs qui étaient aux Jeux olympiques, alors disons que c'est un peu décevant et frustrant...

«Mais au moins les choses se passent très bien ici avec ma nouvelle équipe, a ajouté Nault en parlant du KIF Örebro, club qui évolue en Damallsvenskan, la première division suédoise. J'aime vraiment l'équipe et j'ai la chance de sauter sur le terrain chaque jour donc je me concentre là-dessus pour l'instant.

«Ça fait maintenant un mois que j'ai rejoint l'équipe et ça fait tellement du bien d'être de retour sur le terrain, a ajouté la Trifluvienne de 31 ans, dont la formation disputera 22 matchs de championnat d'ici le 20 octobre. Le niveau est très élevé et les entraînements se font avec intensité. Le style de jeu est assez physique, ce que j'aime bien.»

C'est l'Albertaine Stephanie Labbé, une autre membre de l'équipe canadienne, qui a recommandé les services de Nault aux dirigeants du club suédois.

«Stephanie a évolué avec Örebro, la saison dernière, et le club cherchait un défenseur en vue de cette année, donc elle a mentionné mon nom et le club a suivi les Jeux olympiques, a expliqué Nault. Les dirigeants m'ont contactée à la fin de leur saison et j'ai signé le contrat au début de janvier.»

Nault, qui a surtout joué en W-League au cours de sa carrière, notamment pour plusieurs clubs canadiens, en est à son deuxième séjour en Europe. Elle s'est alignée avec le RC Saint-Étienne en France, en 2005-2006.

«C'est ma première fois en Suède et jusqu'à maintenant j'aime vraiment mon expérience, a-t-elle souligné. J'ai vraiment du plaisir avec l'équipe sur le terrain, je n'aurais pu demander mieux.

«J'essaie de ne pas trop penser à l'équipe nationale, a-t-elle ajouté. Tant mieux si je suis rappelée. Sinon, le souvenir des Jeux olympiques est toujours bien présent dans ma mémoire.»