Il est parfois difficile d'imaginer que Maxime Crépeau n'a que 18 ans. Celui qui a signé son premier contrat professionnel, hier, avec l'Impact fait partie du décor depuis plus de trois ans. Quant à sa collaboration avec l'actuel entraîneur des gardiens, Youssef Dahha, elle a commencé au milieu de la dernière décennie.

Son passage avec l'équipe première n'est donc pas une surprise. Elle a simplement été devancée avec l'élimination de la sélection canadienne durant les qualifications pour la Coupe du monde des moins de 20 ans. «Avec la perspective de ce Mondial, nous ne voulions pas prendre de risque et Brad Stuver (repêché cette année) aurait été le troisième gardien, indique Dahha. Puis, nous avons penché pour Maxime, car il le mérite. Cette élimination est un mal pour un bien.»

Du Mexique, théâtre du tournoi de qualifications, Crépeau a su que son sort se jouait lorsque Stuver est retourné chez lui, à Cleveland. À son retour à Montréal, il a reçu la bonne nouvelle de la bouche de Nick De Santis. Dans son rôle de troisième gardien, l'objectif est pour l'instant très simple: comme Karl W. Ouimette l'an dernier, il devrait disputer sa part de matchs avec les moins de 21 ans. «Mon but est de m'améliorer tous les jours et de disputer quelques minutes dans la Ligue réserve ainsi qu'avec l'Académie. Je veux gravir tranquillement les échelons», explique Crépeau par téléphone. Plus précisément, il espère «être plus constant» et «améliorer sa prise de balle sur des frappes appuyées».

Dans le communiqué diffusé par l'Impact, De Santis a souligné que Crépeau avait «le potentiel pour être un très bon gardien en MLS». Attention de ne pas brûler les étapes, ajoute immédiatement Dahha. «Si on lui donne deux minutes, il doit les prendre. Si ce n'est pas le cas, il doit s'habituer à l'environnement du vestiaire et devenir un vrai professionnel avec les médias, l'administration ou les autres joueurs. Cette saison, il va apprendre et, dans deux ou trois ans, il aura plus de confiance et deviendra un leader.»

Une saine compétition

Crépeau ne pouvait pas rêver d'un meilleur cadre pour entreprendre sa carrière. Aux côtés de Troy Perkins et d'Evan Bush, le Petit Poucet de l'équipe bénéficie de l'expertise de deux gardiens expérimentés. «Ils sont super gentils avec moi. Ils me donnent des conseils comme s'ils étaient de grands frères, mais aussi des coachs, révèle le natif de Greenfield Park. Chaque fois qu'ils constatent une faille, ils me disent quoi faire pour la corriger. Il y a une compétition entre nous, mais l'état d'esprit est très bon.»

Crépeau a également eu une énorme pensée pour Dahha, mardi. La rencontre entre les deux hommes a été déterminante dans le parcours du jeune gardien. Pourtant, la première conversation n'a pas été des plus habituelles. «Il était un petit peu grassouillet, et je lui ai dit qu'il devait maigrir d'ici quatre ou cinq ans. Il a commencé à pleurer», dit Dahha en rigolant, même s'il avait déjà détecté le potentiel de l'adolescent («Il avait l'envie, il était facile à diriger et il était déjà un leader»).

Crépeau juge, quant à lui, que Dahha a été plus qu'un entraîneur au cours des dernières années. «Il me fait savoir quand je fais quelque chose de bon ou quand c'est mauvais. Il est très franc avec moi, et je le suis envers lui. C'est un coach extraordinaire qui me pousse constamment.»