Ses espoirs européens envolés pour cette année, Arsenal a encore douze matches de Championnat d'Angleterre pour décrocher un billet pour la prochaine Ligue des champions et éviter ainsi un désastre qui marquerait un tournant dans le déprimant feuilleton de son déclin.

La défaite face au Bayern Munich (3-1), mardi à l'Emirates Stadium en huitièmes de finale aller, a donné une nouvelle preuve du déclassement des «Gunners» dans la deuxième division continentale, tout juste un an après le naufrage tout aussi douloureux face à l'AC Milan (4-0) à San Siro.

Tout espoir de redressement rapide passe par le maintien dans la compétition reine, sans quoi les Londoniens s'exposent à un destin à la Liverpool. Exclus de la Ligue des champions depuis 2009, les «Reds» n'arrivent plus à attirer les tout meilleurs, malgré un portefeuille grand ouvert, et végètent en milieu de tableau de la Premier League.

Selon la presse anglaise, les dirigeants d'Arsenal seraient décidés à desserrer les cordons de leur bourse cet été - on parle de 70 millions de livres à dépenser sur trois ou quatre grands joueurs - pour calmer la colère des partisans qui leur reprochent de donner la priorité aux résultats financiers sur les résultats sportifs.

Arsenal, sixième club le plus riche du monde selon le cabinet Deloitte, a ainsi dégagé de gros profits ces dernières années sur le marché des transferts en vendant des joueurs achetés pour rien ou presque et devenus des vedettes grâce au travail d'Arsène Wenger, les deux cas emblématiques étant Cesc Fabregas et Robin Van Persie, partis en 2011 et 2012 vers Barcelone et Manchester United.

Choc Spurs-Gunners

C'est probablement une des raisons pour lesquelles le Français garde la confiance de ses patrons, malgré une traversée du désert sans titre qui dure maintenant depuis huit ans et la dernière FA Cup de 2005.

Le problème est que Wenger semble avoir perdu son fameux flair ces dernières années. Dans l'effectif actuel, peu nombreux sont les joueurs qui pourraient permettre au club de faire un tel bénéfice à la revente, à part peut-être les Anglais Theo Walcott et Jack Wilshere.

Pour le reste, le recrutement des «Gunners» a plutôt été une succession d'échecs complets (Arshavin, Chamakh, Bendtner, Santos, Gervinho) ou partiels (Podolski, Mertesacker, Vermaelen), ponctuée de rares réussites (Cazorla).

Si la volonté d'Arsenal de s'inscrire dans la spirale inflationniste imposée par les deux Manchester et par Chelsea était confirmée, l'Alsacien aurait évidemment plus d'atouts pour retrouver l'inspiration.

Encore lui faudrait-il, pour attirer les vedettes, être en mesure de leur proposer de disputer la Ligue des champions, comme c'est le cas depuis quinze ans sans discontinuer.

La situation des «Gunners», cinquièmes de la Premier League à quatre points de Tottenham, en position de dernier qualifié, est difficile, mais pas encore désespérée. Le choc du 3 mars contre les «Spurs» à White Hart Lane sera, bien plus que le match retour à Munich, le rendez-vous crucial des prochaines semaines.