Un représentant du Brésil s'est indigné mercredi contre les doutes «coloniaux» sur la sécurité dans le pays après l'incendie tragique d'une discothèque, lors de la présentation officielle de l'affiche du Mondial-2014 de football qui débutera dans moins de 500 jours.

«La tragédie n'a rien à voir avec la préparation de la Coupe du Monde», a assuré Luis Fernandes, représentant du gouvernement au sein du Comité d'organisation local (COL) du Mondial, en présence du secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke à Rio de Janeiro.

M. Fernandes a attribué à une «mentalité coloniale» les interrogations soulevées par l'incendie de la discothèque Kiss de Santa Maria (sud) dimanche dernier, dans lequel sont morts 235 jeunes à la suite d'une cascade d'imprudences, selon un dernier bilan.

«Tous les stades ont été conçus et construits en fonction des critères les plus avancés au monde en matière de sécurité», a-t-il dit.

«Des tragédies similaires se sont produites dans la France de M. Valcke, aux États-Unis, en Russie, au Japon, en Chine, et personne ne se demande si ces pays sont préparés pour organiser une Coupe du Monde», a fustigé M. Fernandes.

«Nous ne valons pas moins que les autres, et nous sommes tout à fait capables de réaliser la Coupe du Monde» en 2014 et la coupe des Confédérations (du 15 au 30 juin prochain) dans d'excellentes conditions», a-t-il ajouté.

«Des stades qui prennent forme»

La Fédération internationale de football et le Comité international olympique (CIO) ont réaffirmé cette semaine leur confiance dans leurs partenaires brésiliens pour garantir la sécurité dans les installations sportives du Mondial et des JO-2016 de Rio.

Mais des experts brésiliens estiment que des efforts de contrôle de sécurité dans les lieux publics et d'encadrement des rassemblements en dehors des stades sont encore nécessaires.

Plusieurs municipalités brésiliennes ont d'ailleurs annoncé une vague de contrôles sévères dans les discothèques, répondant à une exhortation de la présidente Dilma Rousseff.

Le drame de Santa Maria a provoqué l'annulation d'une cérémonie officielle à Brasilia qui devait marquer lundi le compte à rebours symbolique des 500 jours restant avant le coup d'envoi du Mondial.

Les douze villes organisatrices sont engagées dans un course contre-la-montre pour achever à temps la centaine de grands travaux d'infrastructures prévus.

Lors d'une tournée qui l'a conduit depuis dimanche à Fortaleza, Brasilia et Salvador de Bahia, M. Valcke a accentué la pression pour que s'accélèrent les travaux dans les quatre stades encore en construction en prévision de la coupe des Confédérations, qui servira de test miniature pour le Mondial.

«Nous avons vu des stades qui prennent forme. Dans l'un d'entre eux, à Brasilia, il y a encore beaucoup à faire. Mais ils se sont engagés à le livrer le 21 avril», a déclaré le responsable de la FIFA.

«Nous sommes dans une étape qui consiste à résoudre des problèmes», a-t-il ajouté sur un ton désormais diplomatique.

M. Valcke s'était attiré les foudres du Brésil l'an dernier en lâchant qu'il devait se «botter les fesses» s'il voulait être prêt à temps.

Autre point d'inquiétude: la rénovation complète du stade mythique du Maracana, qui devait initialement être achevée fin février, mais qui a pris beaucoup de retard.

«Il doit être terminé en avril. Fin mai, il sera remis à la FIFA (...). Il n'y a pas de problème, fin mai nous recevrons les clés du stade», soit deux semaines avant le coup d'envoi de la coupe des Confédérations, a déclaré M. Valcke.

À l'occasion de cette conférence de presse, six anciennes gloires du football brésilien, dont les anciens champions du Monde Ronaldo et Bebeto, ont présenté l'affiche officielle du Mondial-2014.

Dessinée par l'agence brésilienne Crama, elle représente deux jambes de footballeurs qui se disputent un ballon, formant une carte du Brésil aux couleurs verte, bleue et jaune : celles du pays cinq fois champion du monde.