Indésirable à Manchester City, l'Italien Mario Balotelli a signé mardi pour l'AC Milan, le rival de son club formateur, l'Inter, pour un transfert évalué à 20 millions d'euros et plus joli coup du «mercato» italien.

Le retour de l'enfant prodigue... dans la maison du voisin. Après plus d'un mois de tractations et de revirements, Balotelli a finalement rejoint le Milan. À 22 ans, il retrouve la Serie A après l'Inter (2007-2010) pour un transfert que les «Rossoneri» paieront en cinq annuités de 4 millions d'euros, plus 3 de bonus.

Il doit signer mercredi après la visite médicale, a annoncé la chaîne du club Milan Channel, un contrat de quatre ans pour un salaire annuel de 4,5 millions d'euros, selon les chiffres cités par la presse italienne.

Les «Rossoneri» ont réussi à baisser le prix, car City demandait plus de 33 millions d'euros. La vente du Brésilien Alexandre Pato aux Corinthians (15 millions d'euros) a été réinvestie dans le transfert de Balotelli.

Le club de Silvio Berlusconi, en campagne électorale pour son parti (PDL), entend reformer le duo d'attaque du futur en équipe d'Italie avec Stephan El Shaarawy (20 ans). Les deux étoiles du football italien avaient été alignées ensemble contre la France en match amical, où elles avaient brillé malgré la défaite (2-1).

«Super Mario», un des héros de l'Italie finaliste de l'Euro-2012, revient à Milan pour relancer une carrière qui a singulièrement ralenti depuis cet été, entre matches sur le banc, voire dans la tribune, et disputes avec son entraîneur et mentor Roberto Mancini.

Excellent à l'Euro, auteur notamment d'un doublé en demi-finale contre l'Allemagne (2-1), «Balo» n'a brillé qu'avec son équipe nationale (16 sélections, 5 buts) en 2012-2013.

Un seul but pour City cette saison

«Mario doit vraiment réfléchir», avait dit le sélectionneur Cesare Prandelli, un des premiers défenseurs de «Balo». «Il devrait toujours jouer comme ça (comme contre le Danemark en qualifications au Mondial, un but, une passe décisive et des replis défensifs, ndlr), il en a le potentiel», estime Prandelli.

En championnat d'Angleterre, il n'a disputé que 14 rencontres, dont sept comme titulaire, et n'a marqué aucun but. Il n'a réussi cette saison qu'un penalty pour les «Sky Blues», contre le Borussia Dortmund en Ligue des champions.

Contesté, mais très admiré en Italie, Balotelli avait épuisé la presque totalité de ses soutiens en Angleterre. Il a pourtant, en 54 matches de Premier League, réussi 20 buts et activement contribué au titre de champion 2012, que le club attendait depuis 1968, mais aussi récolté 14 cartons jaunes et 3 rouges.

Il laisse également un nombre incalculable de unes des tabloïds, pour sa vie sentimentale, ses disputes avec des coéquipiers ou des faits divers saugrenus (feux d'artifice dans son appartement, lancer de fléchettes sur des stagiaires de City...).

Une des dernières charges en date de la presse anglaise contre Balotelli est une photo publiée mardi sur le site du Sun d'un supporter urinant sur sa voiture, une Bentley camouflée comme un tank, avec le titre: «Mario, nous ne te regretterons pas». Les tifosi du Milan l'attendent eux à bras ouverts.