Marco Schällibaum n'a guère mis de temps à s'immerger dans les particularités du soccer nord-américain. Quelques heures après sa présentation aux médias, le nouvel entraîneur de l'Impact a mis le cap vers les États-Unis pour assister au camp d'évaluation de la MLS, puis au repêchage au cours duquel le club a sélectionné quatre joueurs.

Malgré tout, une bonne partie de ses pensées était déjà dirigée vers la première séance d'entraînement, ce matin.

Q: Vous avez la réputation d'être un entraîneur offensif. Comment cela se traduit-il sur le terrain?

R: Le plus important est d'avoir une équipe de qualité pour pousser vers l'avant, mais cela ne veut pas dire que l'on va partir à 100 à l'heure de tous les côtés. Il faut aussi travailler l'aspect défensif. Quand je dis que je suis un entraîneur offensif, cela signifie que je ne suis pas quelqu'un qui va jouer avec 11 joueurs derrière ou qui pense "Dieu doit nous aider à ne pas prendre de but pour obtenir un 0-0". On doit toujours respecter l'adversaire mais je préfère tenter quelque chose et essayer d'avoir ce caractère pour gagner. Cela peut nous permettre de gagner des matchs à l'extérieur, mais cela comporte aussi un certain risque puisque notre bloc sera plus haut.

Q: Avez-vous vu cette qualité chez l'Impact, version 2012, pour prôner ce jeu offensif?

R: J'ai vu trois matchs de l'équipe qui m'ont donné beaucoup de plaisir. Au niveau du jeu, il y a déjà une très bonne base; ce qui est une chose positive pour moi puisque je n'ai pas beaucoup de temps jusqu'au 2 mars. Cette année, il y a 20 joueurs qui étaient déjà sous contrat et qui ne partent pas de zéro. Ils se connaissent déjà sur le terrain.

Q: Pensez-vous conserver le même schéma tactique en 4-2-3-1?

R: J'ai longtemps joué en 4-4-2, mais ces dernières deux-trois années, je me suis aussi tourné vers un 4-2-3-1. Ça dépend de l'effectif à ma disposition et de ce que chaque jouer peut donner. Cela peut changer d'un match à l'autre. On va fixer cela plus tard, mais la base reste le 4-4-2 ou le 4-2-3-1.

Q: N'est-ce pas paradoxal d'être catalogué comme un entraîneur offensif alors que vous étiez vous-même un défenseur?

R: J'ai commencé en jouant derrière les attaquants et c'est peut-être cela qui m'est resté. C'est la philosophie que j'ai apprise à travers mon chemin de footballeur, puis d'entraîneur.

Q: Selon Felipe, que vous avez côtoyé à Lugano, vous êtes un entraîneur plutôt proche de ses joueurs?

R: C'est vrai, même s'il faut toujours avoir une certaine distance parce que le respect est la chose la plus importante dans un vestiaire. Je suis proche de mon groupe car, quand vous prenez une décision sur la composition de l'équipe, il faut pouvoir sentir les joueurs, savoir quand il y a des problèmes. Je suis ouvert, je discute de mes choix même si je ne peux pas parler à tout le monde car, à la fin, c'est le terrain qui décide. Je ne suis pas quelqu'un de froid, j'aime le contact, mais je suis quand même exigeant.

Q: Vous avez signé un contrat d'une saison, auquel s'ajoutera automatiquement une autre année en cas de qualification pour les séries. N'est-ce pas un risque?

R: Pas du tout, cela ne change rien pour moi. Un entraîneur doit toujours gagner et je ne veux pas de fleurs aujourd'hui. Je dois travailler comme il faut et si nous avons du succès, cela va continuer sans problème.

Q: Dans l'histoire de la MLS, les entraîneurs étrangers qui ont réussi sont extrêmement rares. Qu'est-que cela vous inspire?

R: C'est important d'avoir un staff et des gens autour de moi qui m'aident parce qu'il y a pas de mal de choses qui ont changé ces deux dernières semaines. J'ai beaucoup découvert depuis mon arrivée. Si je peux rester dans mon chemin, avec la priorité sur le terrain, et des gens qui m'aident autour pour faire face aux nouveautés, il n'y aura aucun problème.

Q: Est-ce qu'au point de vue personnel, ce changement de continent a été une décision facile à prendre?

R: Quand vous laissez votre famille à 6000 kilomètres, ce n'est pas facile. Mais, ici, je peux continuer ma passion, le football, et ma famille viendra à Montréal au mois de mars. Après, je vais les convaincre de rester avec moi.

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