«Le meilleur de l'histoire» (Sport), «Un Messi en or» (Mundo deportivo), «Un Messi unique et hors de portée» (Marca): les quotidiens espagnols rivalisaient d'éloges mardi à l'égard de l'Argentin Lionel Messi, qui a décroché lundi son quatrième Ballon d'or consécutif.

Cette performance - inédite jusqu'ici, qui place Messi devant des mythes du soccer comme Platini, Cruyff et Van Basten, trois Ballons d'or chacun - était célébrée comme il se doit par la presse espagnole.

Mais beaucoup de journaux en profitaient aussi pour souligner le triomphe du soccer espagnol en général.

«Spain!!!», titrait ainsi Marca, rappelant que le onze de l'année élu par le syndicat des joueurs était exclusivement composé de joueurs évoluant dans trois clubs de la Liga.

En pages intérieures, le principal quotidien sportif du pays rendait toutefois justice au talent du petit Argentin du Barça.

«Leo Messi a été couronné hier meilleur joueur de l'histoire. (...) L'envie de se dépasser de ce joueur a été la clé pour qu'il obtienne ces quatre trophées consécutifs. Il n'a jamais arrêté de grandir d'un point footballistique, améliorant d'année en année des statistiques qui paraissaient pourtant indépassables», selon Marca.

Mourinho à la Une de AS

Pour Sport» et El Mundo deportivo, les deux journaux sportifs catalans, cela ne faisait pas plus de doute: la désignation de la FIFA faisait bien de Messi «le plus grand» de l'histoire.

Seul AS boudait un peu son plaisir en consacrant étrangement sa une à Mourinho, l'entraîneur portugais du Real Madrid, qui avait allégué avoir du travail pour expliquer son absence au gala du Ballon d'or, où il a terminé deuxième derrière l'Espagnol Vicente Del Bosque comme meilleur entraîneur de l'année.

Alfredo Relano, le directeur du quotidien, ne remettait cependant pas en cause le sacre de la «puce» argentine: «Il y a deux ans, après le Mondial, son élection m'avait paru discutable. Cette année non, en dépit de l'Euro où d'autres joueurs se sont illustrés».

«Ses 91 buts en une année (NDLR: qui détrônent les 85 buts de Gerd Müller en 1972) sont impressionnants (...) Je n'ai jamais vu un joueur avec un tel talent. Il lui manque de l'esthétique, mais tout le reste, il le possède en double», s'enthousiasmait Relano.

El Mundo deportivo revenait de son côté sur la nervosité de l'Argentin à l'heure de recevoir ce quatrième trophée qui le fait entrer dans une autre dimension du soccer. Une nervosité qui lui a d'abord fait oublier Tito Vilanova et Eric Abidal dans son discours, avant que l'Argentin ne rattrape son erreur.

«Leo avait repassé dans sa tête ce qu'il voulait dire. Il voulait, s'il gagnait le Ballon d'or, le dédier à Abidal et Vilanova (NDLR: opérés tous deux cette année en raison d'un cancer). Mais là-haut sur scène, ses pieds ont tremblé, lui qui n'est jamais nerveux au cours d'un match».