Désormais détenteur du record de buts inscrits au cours de la même année, Lionel Messi a reçu des louanges d'un peu partout sur la planète, hier. L'homme aux 86 buts en 2012 a notamment été félicité par celui qu'il a détrôné, dimanche, Gerd Müller.

«Mon record de 85 buts en 60 matchs, qui tenait depuis 1972, a été battu par le meilleur joueur au monde, Lionel Messi, et je suis très heureux pour lui», a indiqué l'ex-attaquant allemand.

Müller, l'archétype du renard des surfaces, a ajouté que Messi était «un joueur incroyable, un géant qui est également très sympathique et un professionnel posé», tout en espérant que «son record tiendra pour les quarante prochaines années». Blagueur, Müller a finalement trouvé un gros défaut à son successeur: il ne joue pas pour le Bayern Munich...

En Espagne, la presse s'est aussi montrée dithyrambique au lendemain de cet accomplissement qui vient quasiment conclure une année de rêve sur un plan individuel. «Nous sommes chanceux, car nous pourrons toujours dire que nous avons vécu cette année merveilleuse au cours de laquelle Messi a marqué 86 buts, a écrit l'éditorialiste du quotidien catalan Sport, Josep Maria Casanovas. C'est un plaisir, un spectacle, une merveille de voir en action le meilleur joueur du monde», poursuit-il.

Même Marca, pourtant pro-Real Madrid, a louangé l'Argentin en écrivant que de l'avoir «en ses rangs a été un privilège indéniable au cours des trois dernières années» pour le Barça.

Messi et l'histoire

Ce record symbolique a aussi été l'occasion de relancer le débat sur la place de Messi parmi les très grands du soccer. La BBC s'est prêtée au jeu des comparaisons en résumant la carrière de cinq autres légendes, soit Pelé, Diego Maradona, Johan Cruyff, Zinédine Zidane et Aldredo Di Stefano. Verdict de la chaîne anglaise? Maradona aurait encore une longueur d'avance pour avoir guidé, à lui tout seul, l'Argentine vers le titre mondial en 1986.

Pour Pelé, aussi, l'aspirant du Barça affiche encore quelques trous dans son CV. «Quand Messi aura marqué 1283 buts et aura remporté trois Coupes du monde, alors nous pourrons parler», expliquait-il en janvier dernier. Hier, certains médias ont malicieusement rapporté de vieilles déclarations de Pelé en les plaçant dans le contexte actuel.

Cela dit, il est difficile d'imaginer Pelé changer de ligne directrice, lui qui avait lancé que Neymar était plus doué techniquement que le joueur barcelonais. Et il y a quelques semaines, il expliquait encore que Messi était un joueur incomplet. «Regardez son jeu de tête, il est nettement moins efficace que ne l'était le mien; il n'est pas aussi complet.»

Entre Maradona, Pelé et Messi, le choix est forcément subjectif. Dans tout ce débat qui n'accouchera jamais d'un vainqueur clair tant il est difficile de comparer des décennies différentes, Cruyff a encore eu l'analyse la plus fine. «Les gens devraient surtout se réjouir qu'il y ait un héros à chaque époque. Pelé était un héros en son temps, je l'étais durant ma période et le temps de Messi est arrivé. Au lieu de comparer, nous devrions être simplement contents de pouvoir voir des joueurs comme Messi ou Cristiano Ronaldo.»