Deux jours après la séparation entre l'Impact et Jesse Marsch, Mauro Biello a hérité de la fonction d'entraîneur-chef pour la durée du voyage en Italie, a annoncé hier le club montréalais.

L'ancien milieu de terrain montréalais est appuyé par les adjoints Mike Sorber et Dennis Hamlett. Philippe Eullaffroy, directeur de l'Académie et entraîneur-chef des moins de 21 ans, ainsi que Youssef Dahha, entraîneur des gardiens de l'Académie, ont également fait le voyage. Paolo Pacione complète le personnel d'entraîneurs à titre de nouveau préparateur physique.

Adjoint depuis le début de la saison 2010, après 19 ans comme joueur, Biello aura la mission de bien gérer le groupe, après un début de mois de novembre mouvementé.

«C'est dommage qu'avec Jesse [Marsch], cela n'ait pas pu marcher, a-t-il d'abord indiqué. Maintenant, mon rôle va changer un peu avec ces nouvelles responsabilités. L'important est que j'évalue bien le groupe avec tous les changements et les émotions en jeu. L'approche pour ces deux matchs [contre Bologne et la Fiorentina] doit être la bonne.»

Assez proche de ses joueurs par le passé, Biello devra, pour ce voyage, maintenir une certaine distance avec eux. Malgré le caractère amical de cette tournée d'après-saison, il espère faire l'unanimité dans ce nouveau rôle.

«C'est normal que la relation change avec, maintenant, une certaine ligne entre les joueurs et moi. Le plus important est qu'il y ait du respect. Je suis quelqu'un qui va travailler fort, qui va être organisé, et j'espère l'avoir de la part des joueurs.»

Des relations à bâtir

Les voyages d'après-saison sont plutôt rares dans la MLS. Le Galaxy de Los Angeles est toutefois un habitué, notamment avec un crochet par l'Asie du Sud-Est et l'Australie en 2011. Il s'agissait alors de séduire de nouveaux marchés en mettant David Beckham au premier plan.

En se rendant en Italie, l'Impact voulait d'abord raccourcir la période d'inactivité de ses joueurs, puisque le prochain camp d'entraînement ne s'amorcera que le 21 janvier. Afin de conserver une certaine motivation parmi ses troupes, le club a jugé qu'un changement d'air et deux matchs de haut niveau étaient nécessaires.

L'état-major cherche aussi à cultiver ses bonnes relations créées au fil du recrutement ou de précédents rendez-vous. La Fiorentina a affronté l'Impact au stade Saputo le 22 mai 2010. Maintenant que l'équipe est dans la MLS, ce lien pourrait réellement se traduire sur le terrain.

«Si nous bâtissons de bonnes relations avec de grandes équipes dans le monde, peut-être que nous pourrions envisager des prêts de joueurs qui ne jouent pas beaucoup vers l'Amérique du Nord, au lieu de les envoyer en deuxième ou troisième division là-bas», a expliqué Nick De Santis lors du bilan d'après-saison.

Le premier match, le 8 novembre, marquera le retour de Marco Di Vaio à Bologne. L'Impact mettra ensuite le cap vers Florence pour un deuxième match, prévu le 15. Entre-temps, les Montréalais affronteront aussi l'équipe de réserve de la Fiorentina - l'occasion de faire tourner l'effectif et de tester les joueurs de l'Académie.

Une chance en or pour les jeunes

La paire formée d'Alessandro Nesta et Marco Di Vaio sera le centre d'attention pendant la tournée en Italie, mais au bas de l'échelle, plusieurs joueurs de l'équipe des moins de 21 ans tenteront d'impressionner l'état-major de l'Impact.

En plus de 20 membres de la formation 2012, Maxime Crépeau, Maxim Tissot, Zakaria Messoudi, Wandrille Lefevre et Mircea Ilcu seront de ce voyage qui fera escale à Bologne et à Florence cette semaine.

De ces cinq joueurs, Lefevre et Ilcu sont ceux qui ont une longueur d'avance. Le premier, milieu de terrain de 23 ans, s'entraîne avec l'équipe depuis plusieurs mois. Il a également disputé huit matchs avec l'équipe de réserve, en plus d'avoir connu une excellente saison avec les moins de 21 ans dans la Ligue canadienne de soccer.

«Les deux prochaines semaines en Italie seront des moments-clés pour moi, a expliqué Lefevre. J'ai quand même l'avantage d'être avec l'équipe depuis le mois d'août, et cela fait trois mois qu'on me voit. Mais je ne peux pas me permettre de me relâcher et je vais tout donner en Italie.»

Depuis le début de son expérience avec les professionnels, Lefevre a pu s'adapter à la vitesse de jeu, plus rapide. Mais il lui reste un point important sur lequel travailler. «On m'a demandé d'accepter de prendre plus de risques en phase d'attaque. Oui, en tant que numéro 6, c'est important de ne pas le perdre et de le récupérer, mais avec ma qualité de passes, je dois accepter ce risque.»

Comme Lefevre, Ilcu possède un peu d'expérience en ligue professionnelle, puisque sa première présence montréalaise remonte au 9 avril 2011, dans la NASL.

Invité au dernier camp, l'attaquant de 21 ans s'est blessé à un genou lors de la portion californienne, avant de voir sa saison gâchée par plusieurs pépins physiques. A-t-il eu peur de rétrograder dans la hiérarchie?

«On peut toujours penser comme ça, mais je contrôle ce que je peux contrôler et, avec l'aide de Dieu, je n'aurai plus de blessures. Ce voyage est une chance supplémentaire de montrer ce dont nous sommes capables et de brouiller les cartes», a-t-il expliqué.

Les cinq joueurs ne seront pas trop dépaysés en Italie, puisque Philippe Eullaffroy, leur entraîneur chez les moins de 21 ans et le directeur de l'Académie, sera présent pour les pousser.