Eduardo Sebrango s'est d'abord assis aux côtés de Nick De Santis afin d'assister à l'entraînement de l'Impact, jeudi, au stade Saputo. Puis, après avoir répondu aux médias, il a reçu l'accolade de chacun des joueurs présents sur la pelouse. Une poignée de main par-ci, un mot de félicitations par-là avec toujours un immense respect affiché envers l'ex-doyen de la MLS.

Cette fois, ça y est. Sebrango prend sa retraite pour de bon après une carrière de 14 ans en Amérique du Nord. Pour les partisans de l'Impact, il restera l'attaquant qui a inscrit 51 buts en 149 matchs dont le célèbre doublé face à Santos Laguna, en Ligue des champions. Mais, pour ceux qui l'ont côtoyé dans le vestiaire, «Eddy» mérite aisément le titre de coéquipier modèle par excellence.

«Comme joueur, comme personne, il croyait toujours en ses moyens et en ceux de l'équipe, a indiqué Mauro Biello. C'était le symbole même de "tout pour gagner". Il a travaillé chaque jour, lors de chaque entraînement, et cela ne l'affectait pas lorsque les choses allaient moins bien.»

Deux caractéristiques ressortent de Sebrango, le joueur autant que l'homme. Il y a d'abord ce sourire et cet accent cubain qui a fait le délice de plusieurs de ses coéquipiers, au fil des années. Lui-même n'hésitait pas rigoler de sa difficulté à prononcer parfaitement certains mots. À 39 ans, Sebrango est également un bourreau de travail qui, entre deux exercices ou à la fin de l'entraînement, pouvait enchaîner plusieurs séries d'abdominaux et de pompes. L'enthousiasme et l'ardeur de ce diplômé en enseignement de l'éducation physique devenaient alors contagieux.

«Eduardo est l'une des meilleures personnes qu'il m'ait été donné de rencontrer, a déclaré Evan Bush. Tout le monde s'est nourri et s'est inspiré de son énergie et de son état d'esprit lors des entraînements ou des matchs. Surtout pour quelqu'un de son âge...»

Si le nom du natif de Sancti Spiritus, au centre de Cuba, est associé à l'Impact, il ne faut pas oublier ses passages à Rochester, Hershey et surtout Vancouver. Avec les Whitecaps, il a joué de bien vilains tours à son ex-équipe.

«Quand l'Impact l'a échangé à Vancouver, j'haïssais jouer contre lui car j'avais toujours peur qu'il vienne m'enlever le ballon, s'est rappelé Patrick Leduc. Il était toujours sur nous alors que bien des attaquants ne s'occupent pas des milieux défensifs. Eddy me prenait le ballon au moins deux fois par match.»

Et maintenant?

Sebrango a pris la décision de mettre un terme à sa carrière dès le début de l'été. «C'est toujours difficile de stopper ce que tu aimes faire, mais en même temps, c'est la bonne décision prise au bon moment», a-t-il admis. Que fera-t-il maintenant? Lors de l'annonce de sa première retraite, au printemps 2011, Sebrango devait cumuler plusieurs rôles au sein de l'Académie dont celui d'entraîneur des attaquants. Pour l'instant, il n'est pas fixé sur le prochain chapitre de sa vie même s'il espère «rester avec le club et continuer à l'aider».

Des discussions avec Joey Saputo et De Santis ont d'ailleurs déjà eu lieu. Dans un communiqué, le directeur sportif a clairement indiqué qu'il allait voir comment il pourrait aider l'ex-numéro 16 dans le futur.

Au moment de choisir son meilleur moment avec le club, Sebrango n'invoque ni ses championnats, ni son doublé contre Santos Laguna. Il opte plutôt pour ses rapports avec ses ex-coéquipiers, les médias et les partisans.

«Je sais que les Québécoises aiment les Cubains et nous les aimons aussi, a-t-il lancé, tout sourire, pour expliquer son rapport avec le public. Sérieusement, j'ai toujours montré du respect aux partisans et à tout le monde au sein de l'Impact: des gars qui nettoient le stade à la famille Saputo. J'ai vécu beaucoup de choses avec l'équipe et les partisans ont bien vu mon travail. C'est un lien spécial.»