La première visite de l'Impact à Toronto ne restera pas gravée dans les mémoires. Entre une équipe québécoise trop brouillonne en phase offensive et un adversaire ontarien qui flirte avec le record de médiocrité de la MLS, le duel a débouché sur un triste 0 à 0.

Il a néanmoins permis de quantifier le fossé qui sépare les deux équipes au crépuscule de cette saison 2012. Alors que l'Impact a surpassé toutes les attentes grâce à une récolte de 42 points après 33 matchs, le TFC reste embourbé dans la même mauvaise spirale que depuis ses débuts, en 2007. Rien que cette année, le onze montréalais a remporté davantage de victoires que Toronto lors des deux dernières campagnes.

L'important lien entre les partisans et l'équipe torontoise s'est brisé au gré des nombreux changements d'entraîneurs, signe d'une absence de projet clair et des mauvais résultats. Les sacs en papier bruns étaient d'ailleurs de sortie, samedi, durant le match dominé vocalement par les nombreux partisans de l'Impact. Les banderoles assassines, dont le célèbre ML$E - clin d'oeil sarcastique à l'endroit de Maple Leafs Sports and Entertainment - ont aussi fleuri lors de cet ultime rendez-vous de l'année à Toronto. Et ce n'est pas l'importante baisse du prix des billets, désormais égal à celui d'il y a six ans, qui a changé cette perception.

La situation du TFC permet donc d'apprécier le travail accompli par l'Impact depuis un an et demi. Peu importe le sport, il est primordial pour une équipe d'expansion de couler des fondations solides dès la première année. Les résultats sont rarement instantanés, mais les premières décisions donnent le ton aux contours des premières saisons. Dans la MLS, les Sounders de Seattle ont montré la voie de la réussite alors que le TFC est à l'autre bout du spectre. L'Impact ne fera pas les séries cette année, mais il respire l'optimisme. De son côté, Toronto entame une énième reconstruction.

L'Impact plus entreprenant

Le 0-0 concédé, samedi, a donc laissé quelques regrets face à un adversaire qui n'avait plus gagné depuis le 18 juillet. L'Impact s'y est montré plus entreprenant, mais a fait preuve d'une extrême maladresse devant le but adverse. Pour sa deuxième titularisation d'affilée, Andrew Wenger a gâché trois bonnes occasions, dont deux dans le premier quart d'heure. Marco Di Vaio a également raté deux balles de match dans le temps additionnel.

Entre les 15 premières minutes et cette fin de rencontre, l'Impact n'a cependant pas eu la fluidité qu'il peut avoir avec Felipe en soutien de l'unique pointe. Il lui manquait également de l'efficacité sur les flancs, surtout sur la droite. Collen Warner, milieu droit pour la première fois de la saison, a constamment été aspiré dans l'axe avec un rôle largement anonyme en première période. Davy Arnaud, derrière lui, n'a pas réussi le moindre centre.

Mike Sorber a d'ailleurs replacé Warner à sa position habituelle lors du changement Callum Mallace-Justin Mapp. Ce dernier s'est fait remarquer pour les mauvaises raisons dans ce qui semblait être la reconstitution de la contre-attaque sabordée, à Houston. À la 74e minute, Mapp a de nouveau ignoré Di Vaio qui était pourtant seul, légèrement excentré sur le côté droit. Il a plutôt opté pour une passe en direction de Lamar Neagle, interceptée par Jeremy Hall. Ce mauvais choix a été suivi par une longue engueulade de Di Vaio à l'endroit du numéro 21...

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