Depuis quelque temps déjà, la Belgique est étiquetée comme la sélection à surveiller; celle constituée de jeunes espoirs dont la destinée est de briller individuellement et collectivement sur la scène internationale.

Absents des grands tournois depuis 10 ans, les Diables Rouges confirment finalement tout leur potentiel au cours des qualifications pour le Mondial brésilien de 2014. Outre un match nul contre la Croatie - l'autre favori de ce groupe -, les Belges ont obtenu deux victoires convaincantes au Pays de Galles, puis en Serbie. Après avoir absorbé la pression en début de match à Belgrade, ils ont marqué sur l'une de leurs premières occasions, vendredi. Calmement, ils ont ensuite pris l'ascendant pour inscrire deux autres buts en deuxième mi-temps. Ce genre de scénario aurait été difficilement envisageable il y a quelques années, avec une sélection qui empruntait la même trajectoire que son championnat domestique.

«Après l'arrêt Bosman (abolissant les quotas de nationalités), les joueurs étrangers de deuxième zone ont envahi le championnat belge», indique Matthias Van Halst, ancien responsable soccer du journal La Belgique libre.

«Puis avec les changements dans les règlements de transfert, de nombreux clubs ont perdu des ressources financières. La baisse du niveau du championnat qui en a résulté et un laisser-aller dans la formation ont rejailli sur l'équipe nationale», poursuit l'auteur du blogue Coup franc, sur le site officiel de la MLS.

Il ne fait maintenant plus aucun doute que la Belgique est à l'orée d'une faste période grâce à sa talentueuse cohorte. À l'image de son voisin français pré-Mondial 1998, les joueurs du Royaume ont quasi unanimement quitté leur championnat ces dernières saisons. Les 11 joueurs qui ont commencé le dernier match évoluent tous dans des championnats étrangers, soit en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Russie. En club, neuf d'entre eux disputent des compétitions européennes cette saison, dont cinq dans la Ligue des champions.

Mais contrairement à leurs prédécesseurs, ils se sont réellement imposés au sein des plus prestigieuses équipes comme Manchester City ou Chelsea. L'an dernier, le défenseur Vincent Kompany (26 ans) et le milieu offensif Eden Hazard (21 ans) ont ainsi été respectivement élus meilleur joueur des championnats anglais et français.

«La génération actuelle est en fait un mélange de plusieurs bonnes générations, qui sont soit arrivées à maturité soit à maturation rapide, explique Van Halst. Quand la Belgique a joué en Serbie lors des éliminatoires de l'Euro 2008, Kompany, Moussa Dembele et Thomas Vermaelen étaient par exemple déjà sur le terrain.»

En quête d'un attaquant

Après sa nomination, le sélectionneur belge Marc Wilmots s'était rapidement réjoui du «sentiment d'identification nationale» entourant son équipe. L'optimiste règne donc en Belgique malgré le point d'interrogation suscité par la position d'attaquant.

«Être buteur en Belgique n'a jamais été facile. La ligne d'attaque actuelle est composée de joueurs dont le parcours est typique de ceux de la dernière décennie. Romelu Lukaku et Marvin Ogunjimi étaient au top en Belgique mais ont peiné après leur départ à l'étranger. D'autres comme Kevin Mirallas ou Igor De Camargo sont plutôt irréguliers d'une saison à l'autre», précise Van Halst.

La Belgique disputera son prochain match demain contre l'Écosse. Parmi les autres duels à surveiller en Europe, l'Espagne recevra la France tandis que l'Allemagne accueillera la Suède.