«Avec son choix de première ronde, l'Impact choisit...» Lorsque le commissaire de la MLS, Don Garber, prononcera ces quelques mots, dans le cadre du prochain repêchage, il viendra mettre la touche finale à un long travail de recherche de la part du camp montréalais.

La séance n'aura lieu qu'à la mi-janvier, à Indianapolis, mais Matt Jordan a commencé ses investigations dès le milieu de l'été. Avec Mike Sorber et Mauro Biello, le directeur des opérations soccer traque les plus grands espoirs des collèges américains au moyens de déplacements, mais aussi de matchs diffusés à la télévision et sur Internet. Certains joueurs, dont le milieu de terrain canadien de Boston College, Kyle Bekker, se sont même entraînés avec l'équipe première montréalaise, en juillet.

Cette année, l'Impact ne possède pas le premier choix, mais - à moins de transactions d'ici là - remettra un chandail à trois joueurs, deux en première ronde et un autre au tour suivant. Le choix conditionnel de deuxième ronde des Timbers de Portland, acquis lors de l'échange de Mike Fucito, s'est depuis transformé en une place d'étranger supplémentaire.

Avec son légendaire sens de la planification, Jordan met toutes les chances de son côté en vue de cette échéance. «Nous sentons que si nous évaluons les joueurs lors du Combine seulement, le résultat ne sera pas réaliste. Parfois, ils peuvent jouer hors position et avec des nouveaux partenaires. Si la majorité du travail est fait à temps...» L'ancien gardien de l'Impact s'arrête en plein milieu de sa phrase pour donner un exemple concret. «L'an dernier, nous avons probablement vu Andrew Wenger à dix reprises et Calum Mallace, cinq fois.»

Qui seront les successeurs des deux jeunes Américains, en 2013? L'ancien dernier, le club partait de zéro et ne possédait encore aucun élément sous contrat à la fin du mois de septembre. Cette fois, l'Impact s'appuie déjà sur une belle ossature et va miser en fonction de ses besoins. Dans le top 100 élaboré par le club, seulement quatre joueurs présentent un profil qui permettrait de combler une lacune montréalaise, explique Jordan.

La NCAA dans la mire

Le bras droit de Nick De Santis se concentre sur les joueurs des 20 plus grands collèges de la première division de la NCAA. Il s'assure ensuite de les voir à l'oeuvre lors des plus grands rendez-vous.

«Nous surveillons les meilleurs joueurs de troisième et de quatrième années, nous regardons leur calendrier et, puisque nous ne pouvons pas voir tous les matchs, nous encerclons les dates importantes, indique celui qui a récemment assisté au duel Maryland-UCLA. Lors de ce match, nous avons vu au moins cinq joueurs qui pourraient être repêchés dans les 10 premiers.»

Et pourtant, il n'est pas du genre à se laisser impressionner facilement. Jordan ouvre alors un épais cartable qui comprend classements et analyses individuelles. Au hasard, il s'arrête sur l'évaluation de Will Bates, un attaquant de Virginia qu'il voit bien dans le top 15. La grille d'analyse est précise et prend en compte une multitude de paramètres, des aspects physiques et techniques aux attributs psychologiques du joueur. L'historique médical est également inscrit au bas de la page.

«Une fois l'évaluation complétée, nous prenons tous ces renseignements que nous réunissons dans une seule et même base de données, révèle-t-il. Tout le staff technique, c'est-à-dire Nick, l'ensemble des entraîneurs et moi, y avons ensuite accès.»

Le facteur Académie

Avant le jour J, en janvier, Jordan et le club vont aussi évaluer les joueurs qui sont déjà présents au sein de l'Impact. Si elle n'entame que sa deuxième année, l'Académie héberge quelques pensionnaires qui pourraient faire le grand saut.

«L'Académie produit beaucoup de bons joueurs et nous devons respecter le travail fait par Philippe Eullaffroy et les autres entraîneurs, souligne-t-il. En 2011, nous partions de zéro, mais, cette année, nous devons aussi prendre en compte des joueurs comme Karl W. Ouimette et les autres jeunes qui progressent bien. Ensuite, nous analysons nos besoins pour utiliser au mieux les ressources du repêchage.»