Louis van Gaal n'a jamais été reconnu pour faire dans la dentelle avec une gestion qui comprend davantage de franches engueulades que de tapes dans le dos. Nommé sélectionneur des Pays-Bas pour la deuxième fois, cet été, l'homme de 61 ans a fait honneur à sa réputation en apposant immédiatement sa griffe sur les Oranje.

Pour son premier match officiel, remporté 2 à 0 contre la Turquie, vendredi, Van Gaal a changé plus de la moitié de l'équipe qui avait disputé un Euro 2012 catastrophique.

Son premier chantier a été de revoir une défense qui s'est souvent avéré être le talon d'Achille lors des rendez-vous importants. Aux côtés du survivant John Heintinga, Van Gaal a misé sur trois jeunes défenseurs dont la moyenne d'âge dépasse tout juste la barre des 20 ans. Comme la France, il y a deux ans, l'autoritaire entraîneur devait également remettre de l'ordre dans une maison qui s'est écroulée sous le poids des ego. Contre la Turquie, Wesley Sneijder a cru déceler une autre mentalité, plus axée sur le collectif que sur les individualités. Cet état d'esprit s'installera-t-il durablement en l'absence de plusieurs piliers néerlandais? Déjà, l'éternelle lutte entre Robin van Persie et Klaas-Jan Huntelaar pour le poste d'attaquant est venue raviver le spectre de débats houleux. Vendredi, le joueur de Manchester United a marqué le premier but du match alors que l'attaquant de Schalke 04 ne s'est pas levé du banc des remplaçants.

Éliminés sans gloire en phase de groupe de l'Euro, les Néerlandais devaient donc entamer un nouveau cycle accompagné d'une cure de rajeunissement. En Europe, aucune autre grosse puissance n'a subi de tels changements. L'Espagne commence ses qualifications ce soir, en Géorgie, avec le même groupe qui a enchaîné les victoires et les sacres depuis 2008.

Les questions sont néanmoins plus nombreuses pour le finaliste malheureux, l'Italie. Comme durant l'Euro, Cesare Prandelli a tout d'abord jonglé entre deux systèmes, le 3-5-2 et le 4-3-1-2, lors du match nul de 2 à 2 en Bulgarie, vendredi. Il a aussi choisi un groupe largement remanié par rapport au mois de juin. Mais contrairement aux Pays-Bas, ses choix ont été motivés par les blessures ou par des états de forme jugés insuffisants. En attaque, les situations de Mario Balotelli - opéré aux yeux - et d'Antonio Cassano - qui se dit à 50-60% de ses capacités physiques - ont notamment rouvert la porte à Pablo Osvaldo, originaire d'Argentine. Le joueur de l'AS Roma s'est offert un doublé à Sofia.

Peu de surprises

Hormis le faux pas italien, le début des qualifications en Europe n'a pas été très riche en surprises. Les favoris l'ont emporté ou, au minimum, ont fait un match nul qui n'a pas vraiment de conséquences à ce stade-ci de la compétition. Et comme d'habitude, Andorre ou le Liechtenstein ont été des hôtes généreux avec des défaites respectives de 5 à 0 et de 8 à 1 contre la Hongrie et la Bosnie-Herzégovine.

La deuxième journée, cet après-midi, ne compte pas plus de grosses affiches, mais permettra à plusieurs nations de mieux se situer sur l'échiquier européen. La Belgique est dans ce cas avec la réception de la Croatie au sein de l'homogène groupe A. Emmenés par Eden Hazard, Vincent Kompany ou Axel Witsel, les jeunes Diables rouges ont le talent et la fougue pour participer à une première phase finale depuis 2002. Et ils ont surtout retrouvé une belle ambition. «Quand on voit les clubs dans lesquels tout le monde joue, et les transferts que certains ont réalisés...», a ainsi lancé Moussa Dembelé, récemment engagé par Tottenham.

Parmi les autres matchs à surveiller, l'Autriche accueille l'Allemagne, l'Angleterre retrouve l'Ukraine - comme à l'Euro - alors que la France croise la Biélorussie.