Dans sa quête d'accès au dernier tour des qualifications pour le Mondial 2014, la sélection nationale canadienne va maintenant croiser le Panama, son adversaire le plus coriace du groupe C. Le premier des deux matchs, ce soir à 19 h 30 au BMO Field de Toronto, s'impose comme le rendez-vous capital de cette phase des éliminatoires.

Avant de s'envoler pour l'Amérique centrale, les Canadiens doivent en effet faire le plein de points à domicile afin d'ajouter une couche de pression sur les Panaméens et de garder une légère avance sur les Honduriens. Après deux matchs, le Canada se situe à deux unités du Panama, mais compte trois points d'avance sur le Honduras. Cuba ferme la marche avec deux défaites au compteur.

«Il nous reste quatre matchs à disputer et il faut voir les choses de cette façon, mais un match à domicile contre, probablement, la meilleure équipe du groupe est extrêmement important», a estimé le sélectionneur Stephen Hart sur le site de Soccer Canada.

«Ces deux matchs (contre le Panama) vont nous dire dans quelle direction nous nous dirigeons. Est-ce que nous allons aller plus loin ou va-t-il encore falloir travailler fort et être dos au mur lors des deux derniers matchs?», s'est demandé Patrice Bernier, joint par téléphone.

Le Classement FIFA est certes imparfait, mais il témoigne tout de même de la progression du Panama ces dernières années. Troisièmes de la zone CONCACAF, les Panaméens ont notamment battu les États-Unis lors de la Gold Cup, en 2011, avant de s'incliner en demi-finale.

Entraîné par Julio Dely Valdés, un ex-attaquant du Paris Saint-Germain ou de Malaga, le Panama mise sur une ligne défensive assez basse et une bonne vitesse en milieu de terrain, permettant le déclenchement de contre-attaques assassines. Pour les conclure, les partisans de l'Impact reconnaîtront Blas Pérez, du FC Dallas, qui est associé à Luis Tejada.

Blessé lors de la dernière Gold Cup, Bernier avait été un spectateur assidu des matchs du Panama. Hart et le personnel d'entraîneurs ont également offert un cours accéléré sur les qualités de l'adversaire, plus tôt cette semaine.

«Nos entraîneurs ont revu les matchs de la Gold Cup et même le match amical contre le Portugal (défaite de 2 à 0). Mercredi, nous avons eu un petit aperçu tactique avec, à surveiller, Nelson Barahona qui, comme Felipe, est très dynamique et mobile, annonce Bernier. Le Panama est une équipe athlétique qui aime profiter de sa puissance et de sa vitesse lors des contre-attaques.»

Lors du match amical contre Trinidad-et-Tobago, le 15 août, le joueur de l'Impact avait été aligné sur l'aile droite, puis sur la gauche. Au moment de l'entrevue, il ne connaissait pas encore la nature exacte de son rôle contre le Panama. Sera-t-il sur le banc, sur un flanc ou, comme à Montréal, dans un rôle plus axial qui lui permet de s'épanouir pleinement? En attendant la réponse, ce soir, Bernier peut offrir sa vaste expérience des rendez-vous internationaux. Avec Julian de Guzman ou Dwayne De Rosario notamment, il connaît bien le public d'Amérique centrale que le Canada recroisera mardi, à Panama City.

«Le public joue à fond le facteur intimidation et peut même aller jusqu'à nous intimider à notre hôtel. Puis, lorsqu'il y a jusqu'à 30, 40 ou 50 000 personnes, cela peut influencer l'arbitre sur certaines affaires.

«Ce sont des endroits bouillants. Même les Américains ne gagnent pas souvent en Amérique centrale», souligne Bernier.

Rappelons que les deux meilleures équipes des trois groupes accéderont au dernier tour des qualifications. La dernière étape prendra la forme d'un mini-championnat dont les trois premiers gagneront leur billet pour la Coupe du monde brésilienne. Le quatrième disputera un barrage contre le vainqueur de la zone Océanie.