Une fois la saison terminée, Felipe rentrera au Brésil pour passer un peu de bon temps avec sa famille et ses amis. Mais contrairement aux campagnes précédentes, alors qu'il évoluait en deuxième division suisse, il ne passera pas des heures à résumer sa dernière année.

Ses proches n'ont en effet rien manqué de ses prestations en 2012. À chaque match de l'Impact, sa famille se réunit pour encourager à distance celui qui a quitté le Brésil à l'âge de 15 ans.

«Ils regardent tous les matchs sur internet. Ma famille, au Brésil, est vraiment fière de ce que j'ai accompli et elle me considère comme un Dieu», explique le numéro 7, levant sa main vers le ciel en riant.

Âgé de 21 ans, Felipe a déjà évolué dans trois pays différents, appris deux langues et vécu des expériences qui l'ont obligé à gagner rapidement en maturité. La présente saison est un bon résumé de son début de carrière. En cours de route, il a non seulement changé de position, mais il s'est retrouvé avec un nouvel attaquant à servir. Il s'est épanoui dans les deux cas et s'impose comme l'un des excellents candidats au titre de nouveau venu de l'année.

Depuis la fin du mois de mai, ce partisan des Corinthians est aligné en soutien de l'unique pointe même s'il a récemment fait quelques piges sur le flanc gauche. Il affectionne particulièrement cette position axiale qui lui permet de s'exprimer sans réelles contraintes défensives et d'offrir quelques moments de génie. Son ciseau, inscrit contre Philadelphie, est l'un des plus beaux buts de la saison de la MLS.

«C'est la position à laquelle je jouais la plupart du temps auparavant, indique celui qui a signé un contrat pour les deux prochaines saisons. Avec trois milieux axiaux, l'équipe a le contrôle du match et, en étant en soutien de l'attaquant, je bénéficie de plus de liberté. Je n'ai plus à me replier constamment en défense, car Collen (Warner) et Patrice (Bernier) me protègent bien. Je suis plus enclin à aider Marco (Di Vaio).»

L'entente entre Felipe et Di Vaio a immédiatement sauté aux yeux. À l'extérieur du terrain, les deux hommes se sont trouvé des affinités, amplifiées par le partage d'une langue commune, l'italien. Sur la pelouse aussi, Felipe n'a pas de mis de temps à saisir les préférences de Di Vaio. Il faut dire qu'il avait un petit avantage de ce côté-là.

«En Italie, je regardais beaucoup de ses matchs et il m'impressionnait toujours par la qualité de ses mouvements. Il suffit de lui donner un bon ballon et il fera le reste.

«Nous nous entendons bien. Un joueur de sa qualité sait comment faire les bons appels et, en plus, il m'aide beaucoup sur le terrain.»

Un adversaire surveillé

Après Davy Arnaud et Benny Feilhaber, Felipe est le joueur qui a écopé du plus grand nombre de fautes depuis le début de l'année. L'effet de surprise est passé chez les adversaires de l'Impact. Aujourd'hui, le Brésilien est étroitement surveillé et son nom est l'un des principaux sur les plans de match élaborés par les entraîneurs de la MLS.

«Je n'ai plus autant d'espace sur le terrain. Quand j'ai la balle, l'adversaire essaie de me stopper immédiatement. Mais cela fait partie du jeu, je dois faire un meilleur travail afin de retrouver plus d'espace sur le terrain», admet-il.

Felipe a passé une grande partie de l'entraînement d'hier à faire du vélo stationnaire. Rien de grave, cependant, puisqu'il se remet d'un coup reçu à une jambe. Il assure qu'il retrouvera ses coéquipiers ce matin en vue de l'important match à Columbus, samedi. Une journée de repos ne peut d'ailleurs pas nuire lorsqu'on sait qu'il est au troisième rang des joueurs les plus utilisés dans la MLS, avec 2382 minutes.

«Ce n'est pas un problème puisque, maintenant, nous jouons un seul match par semaine. Nous avons plus de temps pour récupérer et nous préparer pour le prochain match», conclut-il.

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