Le FC Barcelone s'est imposé (3-2) face au Real Madrid, jeudi au Camp-Nou, au match aller de la Supercoupe d'Espagne, un résultat qui, s'il démontre la supériorité du Barça, laisse toutefois le match retour à Santiago-Bernabeu plus qu'ouvert.

Virtuoses mais peu réalistes en première période face à un Real frileux et sans inspiration, les Blaugrana ont ensuite su répondre brillamment après une ouverture du score signée Cristiano Ronaldo.

Dans la touffeur de la nuit catalane, le premier clasico de Tito Vilanova comme entraîneur des Catalans a donc été une belle réussite: des buts de Pedro, Messi sur penalty et Xavi Hernandez sont venus effacer l'avantage qu'avait pourtant pris le Real contre le cours du jeu.

Même si en seconde période, les partenaires de Messi ont dû davantage s'employer face à un Real enfin sorti de sa torpeur, ils ont fait preuve d'une maîtrise évidente.

Durant les 45 premières minutes, l'attitude frileuse et attentiste des Blancs n'a en effet absolument pas réussi aux hommes de Mourinho.

Fidèle à sa stratégie défensive en milieu hostile, l'entraîneur du Real Madrid avait en effet, une fois de plus, conçu un onze construit pour le contre: Coentrao avait été préféré à l'offensif Marcelo à gauche et Callejon était titularisé à la place de Di Maria.

Mais au cours du premier acte, le Real, lourd et dépassé par la vitesse de jeu du Barça, n'est jamais parvenu à porter le danger devant le but de Valdes.

A l'inverse, les Catalans semblaient eux ne plus se souvenir qu'ils avaient perdu ici-même la dernière Liga.

Messi, toujours disponible au milieu, avait ainsi tout loisir de sévir: le petit Argentin envoyait un premier avertissement qui frôlait les cages de Casillas (19). On revoyait la Pulga dans ses oeuvres à la 29e, quand il se jouait de trois défenseurs et décochait une frappe croisée du gauche qui filait de peu à côté.

Durant tout ce temps, le Real montrait un électrocardiogramme plat, ou tout comme. Il fallait ainsi attendre la 31e minute pour voir un tir des Merengue, signé Benzema.

Le Barça au-dessus

Au retour des vestiaires, il semblait que ce scénario allait se répéter quand le Real, réaliste comme jamais, ouvrait subitement le score sur un corner tiré de la droite (55).

Ronaldo, jusqu'ici porté disparu, faisait en effet trembler les filets de Valdes d'une tête piquée, rappelant au passage qu'il avait été le bourreau des Catalans lors du dernier clasico (2-1).

Mais les Blaugrana n'avaient même pas le temps de faire défiler les images de cette dernière défaite puisque Pedro, superbement lancé par Mascherano, ramenait les siens à égalité d'un plat du pied plein de sang-froid (56).

Dès lors, le match, joué jusque-là sur un faux rythme, s'emballait. Au jeu de combinaisons du Barça répondaient les tentatives de contre du Real. Mais dans ce bras de fer, les Catalans gardaient l'initiative.

Et à la 70e, une enième faute de Sergio Ramos sur Iniesta en pleine surface amenait l'arbitre de la rencontre à siffler penalty. L'occasion pour Messi, devenu plus discret au fil des minutes, de répliquer à son rival N.1, Ronaldo: el Diez ne laissait aucune chance à Casillas.

La messe semblait dite quand, à la 78e, Xavi réalisait le break sur un petit bijou d'Iniesta, qui se jouait d'Albiol et de Khedira avant de lancer son complice.

Mais une bourde de Valdes à la 85e redonnait encore un peu de piquant à la fin de match: le gardien, sans doute désireux d'imiter Iniesta, se faisait prendre le ballon dans les pieds par Di Maria qui marquait dans le but vide. Une erreur qui pourrait coûter cher à un Barça pourtant largement au-dessus dans le jeu.