Une avance de 19 points sur leur plus proche poursuivant et une différence de buts à faire pâlir d'envie n'importe quel entraîneur: comme l'an dernier, où le titre s'est joué à la toute dernière minute, les clubs de Manchester devraient se livrer une autre lutte au sommet à partir de demain.

Entre les rouges et les bleu ciel, l'histoire penche allègrement du côté de Manchester United, vainqueur de 19 championnats et guidé de main de maître par Sir Alex Ferguson. La dernière saison laisse toutefois une impression mitigée, entre une élimination européenne prématurée, mais ce sentiment d'avoir accroché son voisin jusqu'au bout malgré une série de blessures et des moyens moindres.

Manchester United a quelque peu remis les pendules à l'heure cet été. D'abord, en recrutant le meneur de jeu japonais Shinji Kagawa, qui a fait les beaux jours du Borussia Dortmund ces deux dernières saisons. Ensuite, en attirant le joueur le plus convoité de l'été et notamment par City: Robin van Persie. L'arrivée de l'attaquant néerlandais a valeur de coup double. Elle montre que le club est toujours affamé en dépit d'une énorme dette et qu'il reste une destination de choix face aux pétrodollars de City.

L'apport de Van Persie, meilleur buteur l'an dernier, sera aussi colossal sur le terrain. Il devrait mener l'attaque mancunienne avec Wayne Rooney légèrement en retrait. Sur le banc, Ferguson peut compter sur les jeunes Danny Welbeck et Javier Hernandez, lui faisant dire qu'il n'avait pas eu un groupe d'attaquants aussi spectaculaire depuis 1999, l'année du triplé.

Des deux clubs de Manchester, United a donc connu le recrutement le plus occupé. Alors que l'insatiable Roberto Mancini exigeait un joueur par ligne, ses patrons lui ont, pour l'instant, seulement fait cadeau du jeune milieu de terrain Jack Rodwell.

L'Italien a beau faire la moue, il ne fera pleurer personne tant son groupe allie qualité et quantité. Des noms? Carlos Tevez, Sergio Aguero, Mario Balotelli, David Silva, Yaya Toure, Samir Nasri, Vincent Kompany... Le luxe est tel que Mancini souhaite même se séparer des attaquants Emmanuel Adebayor et Edin Dzeko, respectivement auteurs de 17 et 14 buts en 2011-2012.

La lutte et la guerre de mots promettent donc d'être intenses au fil des 38 journées du championnat. Avec, en guise d'arbitre, les mêmes clients que d'habitude: Chelsea, Arsenal, Tottenham et Newcastle, petit nouveau du top 5.

Des questions chez les clubs londoniens

Roberto Di Matteo n'a pas accroché une des quatre premières places pour Chelsea, mais il a fait encore mieux en remportant la Ligue des champions. Confirmé à la barre de l'équipe, il commence la nouvelle saison avec une belle brochette de recrues, dont Eden Hazard, Marko Marin et Oscar. Ses doutes risquent toutefois d'être dirigés vers la pointe de l'attaque, où ne se retrouve plus Didier Drogba, parti en Chine. Fernando Torres, toujours loin de sa forme optimale - sept buts en Premier League depuis janvier 2011 -, est du coup le seul buteur d'expérience.

Comme Chelsea, Arsenal a également perdu son principal canonnier en Van Persie. Mais contrairement à l'an dernier lors des sagas Fabregas/Nasri, Arsène Wenger a anticipé ce départ avec les venues d'Olivier Giroud et Lukas Podolski. Il a surtout injecté une bonne dose de créativité avec Santi Cazorla, milieu de terrain polyvalent qui peut évoluer dans l'axe que sur les côtés.

Finalement, Tottenham entame une nouvelle ère sous l'égide d'Andre Villas-Boas, qui devrait se passer de son meilleur soldat, Luka Modric, tout proche de rejoindre le Real Madrid.